Crédit Photo : JACK GUEZ / AFP
L'homme d'affaires américain Jared Kushner (au centre) s'exprime sous le regard de son épouse Ivanka Trump (à droite) et de l'envoyé spécial américain Steve Witkoff (à gauche) lors d'un rassemblement à Hostages Square, à Tel Aviv, le 11 octobre 2025.
Deux négociateurs clés de Donald Trump pour le cessez-le-feu à Gaza ont dénoncé le bombardement israélien en septembre à Doha, où des négociateurs du Hamas se trouvaient, le qualifiant de coup dur pour la confiance et la médiation régionale.
Dans une longue interview diffusée dimanche sur le programme 60 Minutes de CBS, Jared Kushner, gendre de Trump et conseiller informel de son administration, a déclaré que cette frappe avait
qu’ils estimaient mériter de la part d’Israël, la qualifiant de mauvaise décision stratégique.
Le spécial envoyé américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a partagé ce sentiment de frustration, affirmant qu’eux deux se sentaient "trahis" alors que les négociations entre responsables américains, israéliens et qataris progressaient vers un cessez-le-feu et un accord sur les otages.
"Nous avions une session très productive"
, a-t-il rappelé,
"puis nous avons découvert le lendemain matin que l’attaque avait eu lieu".
Selon eux, le bombardement a franchi une ligne rouge pour les médiateurs américains, perturbant temporairement les négociations, isolant le Qatar, un intermédiaire clé, et contraignant les négociateurs du Hamas à se cacher.
"Nous avions perdu la confiance des Qatariens. Cette attaque a eu un effet métastatique"
, a souligné Witkoff.
Kushner a précisé que Trump était intervenu personnellement, demandant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de présenter des excuses aux dirigeants qataris.
"Cet acte a été déterminant"
, a noté Witkoff.
"C’était la clé qui nous a permis d’avancer".
La frappe a mis en lumière les tensions entre les approches américaine et israélienne dans les négociations sur Gaza. Kushner a insisté sur le fait que la stratégie américaine reposait sur la
"confiance et le réalisme pragmatique"
, avertissant que rompre cette confiance risquait de compromettre la stabilité à long terme.
Les deux négociateurs se sont souvenus d’une rencontre cruciale le 8 octobre en Égypte avec le chef négociateur du Hamas, un mois après l’attaque à Doha. Ce dernier avait survécu à la frappe, mais avait perdu son fils.
"Nous lui avons présenté nos condoléances, et je lui ai dit que moi aussi j’avais perdu un fils. Nous faisions partie d’un club très triste: celui des parents ayant enterré un enfant"
, a raconté Witkoff.
Kushner a décrit cet échange émotionnel comme transformant l’atmosphère de la réunion.
"Cela a fait passer la rencontre d’une négociation avec un groupe terroriste à un moment où deux êtres humains se montraient vulnérables l’un envers l’autre"
, a-t-il déclaré.
La frappe du 9 septembre à Doha est survenue au cœur de négociations menées par les États-Unis pour mettre fin à la guerre à Gaza et obtenir la libération d’otages israéliens.
Le Qatar, avec l’Égypte et la Türkiye, joue un rôle central dans la médiation indirecte entre Israël et le Hamas. L’incident a conduit Netanyahu à présenter des excuses directes et rares aux Qatariens, permettant aux négociations de reprendre et de déboucher sur le plan de paix en 20 points de l’administration Trump pour la région.
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