Crédit Photo : Fabrice COFFRINI / AFP
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Volker Turk.
Le Sri Lanka a affiché jeudi sa volonté de poursuivre sa vaste opération anti-drogues en cours malgré les accusations de l'ONU dénonçant des tortures infligées à certaines des dizaines de milliers de personnes arrêtées.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré la semaine dernière que l'opération Yuktiya -
en cingalais- avait suscité une série de violences policières depuis son démarrage en décembre.
Le ministre de la Sécurité publique Tiran Alles a expliqué lors d'une conférence de presse à Colombo qu'il n'était pas convaincu par ces accusations et que l'opération relevait de l'intérêt supérieur du pays.
"La Commission des droits de l'homme doit nous dire -bon, voici les incidents et présentez vos réponses-"
, a-t-il lancé.
"Ils peuvent publier des communiqués, mais je n'interromprai pas cette opération"
. Il a poursuivi:
Nous savons que nous faisons une bonne chose pour les enfants de ce pays, pour les femmes de ce pays.
L'ONU a fait état d'accusations de perquisitions non autorisées, d'arrestations et détentions arbitraires, de mauvais traitements, de fouilles à nu en public et de torture en détention par les forces de sécurité.
Selon M. Alles, environ un dixième seulement des plus de 40.000 personnes arrêtées à ce jour dans le cadre de l'opération anti-drogues ont été placées en détention, les autres ayant été remises en liberté sous caution et accusées de possession de drogue.
L'opération a permis de faire considérablement baisser les quantités de drogues dans les rues depuis décembre, a-t-il assuré.
Des militants locaux des droits de l'homme ont pour leur part accusé la police d'arrêter des consommateurs de drogue et de petits trafiquants sans poursuivre les gros acteurs du trafic. Les autorités soulignent que l'île de l'océan Indien est utilisée comme point de transit pour le trafic de drogue.
Quelque 800 kg de stupéfiants, dont 340 kg de cannabis et 70 kg d'héroïne, ont déjà été saisis dans le cadre de cette opération, selon la police.
M. Türk avait auparavant exhorté le gouvernement sri-lankais à revoir l'opération et privilégier une approche fondée sur les droits de l'homme.
"Les forces de sécurité auraient mené des raids sans mandat de perquisition, arrêtant des vendeurs et consommateurs présumés de drogue, et des centaines de ces personnes auraient été envoyées dans des centres de réhabilitation gérés par l'armée"
, avait déclaré vendredi une porte-parole de M. Türk. La porte-parole du Haut-Commissaire avait ajouté que les avocats défendant les suspects détenus avaient été victimes d'intimidations de la part des policiers.
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