L'ONU a annoncé, dimanche, le déplacement de 85 000 personnes dans la ville d'El Geneina, la capitale de l'État du Darfour-occidental, à l'ouest du Soudan, suite aux affrontements entre l'armée et les Forces de soutien rapide.
"86 sites d'accueil de déplacés internes de la ville d'El Geneina auraient été incendiés, forçant plus de 85 000 personnes à se déplacer vers les quartiers du nord de la ville", a déclaré le Bureau de coordination pour les affaires humanitaires de l'Organisation internationale (OCHA), dans un communiqué.
Ces affrontements, toujours selon l'ONU, ont entravé le travail des médecins pour secourir les blessés.
Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre d'affrontements massifs entre l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, dirigées par Muhammad Hamdan Dogolo, dit "Hemidti", qui ont coûté la vie à des centaines de personnes, pour la plupart des civils.
Le bureau de l'ONU a, par la même occasion, salué l'accord de cessez-le-feu et les arrangements humanitaires signés samedi en Arabie saoudite, les parties au conflit ayant convenu de faciliter le passage en toute sécurité des humanitaires et l'acheminement des aides
Dans la nuit de samedi à dimanche, l'Arabie saoudite et les États-Unis ont annoncé qu'une nouvelle trêve au Soudan entrera en vigueur à compter de lundi, pour une durée d'une semaine.
Notons que les pourparlers entre les deux parties au conflit se poursuivent à Djeddah, afin de tenter de parvenir à une cessation permanente des combats et à une solution au conflit par le dialogue.
Le 15 mai, 280 personnes ont été tuées et 160 autres blessées au cours des combats à El Geneina, suite à une attaque par une milice armée déguisée en tenue des Forces de soutien rapide, selon le Syndicat des médecins soudanais (non gouvernemental).
Depuis 2003, une guerre entre l'armée et les mouvements rebelles armés dans la région du Darfour a fait 300 000 morts et déplacé 2,5 millions d'autres, selon les Nations unies, tandis que Khartoum a indiqué que le bilan ne dépasse pas les 10 000 morts dans cette région, où vivent près de 7 millions de personnes.