Près de 800 migrants tentant de rallier clandestinement l'Europe sont morts noyés au large de la Tunisie au cours des six premiers mois de l'année, a indiqué jeudi à la presse le porte-parole de la Garde nationale tunisienne, Houcem Eddine Jebabli.
Les unités de gardes-côtes ont mené 1.310 opérations durant les six premiers mois de 2023, soit plus de deux fois le nombre (607) recensé en 2022.
La Tunisie, dont certaines portions du littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre régulièrement des départs de migrants, originaires le plus souvent d'Afrique subsaharienne.
Selon Rome, plus de 80.000 personnes ont traversé la Méditerranée et sont arrivées sur les côtes de la péninsule italienne depuis le début de l'année, contre 33.000 l'an dernier sur la même période, en majorité au départ du littoral tunisien et de Libye.
Le 22 juin, une semaine après le naufrage au large du Péloponnèse d'un chalutier parti de Libye ayant fait au moins 82 morts et des centaines des disparus, une embarcation de migrants partie de Sfax en Tunisie a chaviré au large de Lampedusa, faisant une quarantaine de disparus.
Un climat de plus en plus ouvertement xénophobe se propage en Tunisie depuis que le président Kais Saied, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a pourfendu en février l'immigration clandestine.
Des centaines de migrants ont été expulsés de Sfax (est), deuxième ville de Tunisie, à la suite d'affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet.
Depuis le coup de force du président Saied, les tentatives de départs de Tunisiens désespérés par la crise économique frappant ce pays du Maghreb, se poursuivent à un rythme soutenu.