Les deux principaux partis d'opposition au Nigeria, déboutés mercredi de leurs requêtes visant à annuler la victoire du président Bola Ahmed Tinubu lors de l'élection présidentielle de février, ont annoncé jeudi leur intention de saisir la Cour suprême pour contester ce jugement.
Mercredi, après 10 heures de lecture de son jugement, la cour d'appel d'Abuja a déclaré sans fondement les requêtes du principal parti d'opposition, le parti démocratique du peuple (PDP), et du parti travailliste (LP), qui dénoncent fraudes et irrégularités.
À l'issue du scrutin dans le pays le plus peuplé d'Afrique, le candidat du Congrès des progressistes (APC) et ex-gouverneur de Lagos, Bola Ahmed Tinubu, 71 ans, a été déclaré vainqueur avec 37% des suffrages. Il a devancé l'ancien vice-président Atiku Abubakar (29%) du PDP, et le candidat travailliste Peter Obi (25%).
L'équipe juridique du Parti travailliste a également annoncé son intention de saisir la plus haute juridiction du pays.
Par le passé, les élections au Nigeria ont souvent été entachées par des allégations de fraude et des contestations en justice mais aucun tribunal n'a annulé une élection présidentielle depuis le retour du Nigeria à la démocratie après le régime militaire en 1999.
Bola Ahmed Tinubu, en déplacement en Inde pour assister au sommet du G20 qui débute samedi, s'est félicité de la décision de la cour d'appel et a appelé ses opposants à soutenir l'action du gouvernement.
Depuis 2016, le Nigeria subit une sévère crise économique qui s'est aggravée avec la pandémie causée par le coronavirus, puis l'offensive russe en Ukraine. La monnaie est faible, la dette extérieure énorme et le chômage sévit.
Le pays tente aussi de lutter contre des groupes armés pratiquant notamment des kidnappings dans le Nord-Ouest et le centre, de mettre fin à un pouvoir qui opère depuis 14 ans dans le Nord-Est et d'enrayer une agitation séparatiste dans le Sud-Est.