Reconnaissance de la Palestine: les pays arabes saluent l'engagement du Royaume-Uni

09:5131/07/2025, Perşembe
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Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime à l'issue d'une réunion d'urgence du cabinet sur Gaza, au 10 Downing Street à Londres, le 29 juillet 2025.
Crédit Photo : Toby Melville / AFP
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime à l'issue d'une réunion d'urgence du cabinet sur Gaza, au 10 Downing Street à Londres, le 29 juillet 2025.

Les pays arabes ont salué l’annonce du Premier ministre britannique Keir Starmer, qui s’est engagé à reconnaître l’État de Palestine en septembre si Israël ne met pas fin à la guerre à Gaza. Le Qatar, l’Égypte, l’Arabie saoudite et le Koweït ont qualifié cette position de "pas décisif" pour la paix et ont appelé les autres pays à faire de même. Cette reconnaissance s’inscrit dans une dynamique internationale en faveur de la solution à deux États, soutenue par l’ONU.

Les pays arabes ont salué mercredi l’annonce du Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a affirmé que le Royaume-Uni reconnaîtrait l’État de Palestine en septembre si Israël ne prend pas de
"mesures concrètes"
pour mettre fin à la guerre à Gaza et relancer le processus de paix.

Le ministère qatari des Affaires étrangères a qualifié cette déclaration de
"développement important"
, estimant qu’elle s’inscrit dans le cadre de la légitimité internationale et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Cette position, selon Doha, pourrait
"renforcer les opportunités de parvenir à une paix juste et globale dans la région".

Le Qatar a souligné que la décision britannique correspond à l’esprit de la récente conférence des Nations unies sur la solution à deux États, fondée sur une feuille de route visant à élargir la reconnaissance de la Palestine. Il a salué un
"soutien significatif aux droits légitimes du peuple palestinien frère",
notamment à son droit à l’autodétermination et à l’établissement d’un État indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Doha a également exhorté les pays n’ayant pas encore reconnu la Palestine à emboîter le pas, en réaffirmant leur attachement au droit international et aux
"droits historiques et inaliénables du peuple palestinien frère sur son territoire".

De son côté, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a salué cette annonce comme une
"étape pivot"
en faveur de l’Initiative de paix arabe et des efforts onusiens pour établir un État palestinien basé sur les frontières de 1967.

Lancée par l’Arabie saoudite et adoptée par la Ligue arabe en 2002, l’Initiative de paix arabe prévoit un retrait israélien complet des territoires occupés et une solution équitable à la question des réfugiés palestiniens, en échange d’une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’Arabie saoudite a également applaudi l’engagement britannique, appelant la communauté internationale à prendre
"des mesures sérieuses"
pour appliquer les résolutions internationales affirmant
"le droit légitime du peuple palestinien à établir son État indépendant".

À New York, lors d’un entretien avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué cette position britannique. Il a rappelé que la reconnaissance de la Palestine était essentielle pour préserver la solution à deux États, menacée selon lui par les actions israéliennes à Gaza et en Cisjordanie.


Le ministère égyptien des Affaires étrangères a salué ce qu’il a qualifié de
"position historique"
du Royaume-Uni. Il estime qu’elle s’inscrit dans une dynamique internationale en faveur d’un État palestinien
"indépendant et territorialement contigu"
, dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Caire a qualifié cette décision de
"pas décisif"
vers une paix
"durable, juste et globale"
au Moyen-Orient. L’Égypte a également appelé les autres pays à suivre l’exemple de la France et du Royaume-Uni, en reconnaissant l’État de Palestine pour soutenir la solution à deux États et favoriser une paix régionale.

La France, aux côtés de 14 pays occidentaux, a publié mercredi un appel conjoint en faveur de la reconnaissance de la Palestine et d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

En 2023, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie avaient franchi ce pas, portant à 148 le nombre d’États membres de l’ONU ayant reconnu la Palestine, sur un total de 193.


Mardi, une conférence de l’ONU coprésidée par la France et l’Arabie saoudite a exhorté Israël à se retirer de Gaza, à reconnaître la Palestine comme membre à part entière de l’ONU, et à transférer le contrôle de Gaza à l’Autorité palestinienne, selon le principe
"un gouvernement, une loi, une arme".

Les participants ont également demandé un acheminement immédiat de l’aide humanitaire, la fin des hostilités et des réformes internes au sein de l’Autorité palestinienne, incluant des élections dans l’année et un renforcement de la gouvernance.


Cette conférence s’est tenue alors que l’armée israélienne poursuit son offensive sur Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023, et qui a causé plus de 60 100 morts parmi les Palestiniens selon les autorités locales. Les bombardements ont ravagé l’enclave, provoqué des pénuries alimentaires sévères et une crise humanitaire majeure.


En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.


Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), en lien avec sa guerre contre la bande de Gaza.


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