Un enseignant contractuel de la Toulouse School of Economics (TSE) a été suspendu après avoir ouvertement exprimé son soutien au boycott d'Israël, selon une information rapportée par la presse française.
Benoît Huou, enseignant en mathématiques à la TSE, a été suspendu à titre conservatoire suite à des propos tenus lors de l'introduction de son cours le 3 septembre.
Selon Christian Gollier, directeur de la TSE, l'école est un lieu où les savoirs doivent être partagés de manière impartiale, sans que des prises de position personnelles interfèrent dans l'enseignement. Le cas sera examiné dans le cadre d'une procédure disciplinaire interne.
Un enregistrement de ses propos a été diffusé sur le réseau X par le compte pro-israélien Sword of Salomon, qui a alerté les autorités universitaires.
Selon les propos rapportés par Le Monde, il a affirmé devant deux cents étudiants:
Tout le monde y passe, des enfants aux personnes âgées. De mon vivant – j'ai 35 ans –, je n'ai jamais vu une telle boucherie.
Le texte publié dans "The Lancet", sur lequel Benoît Huou s'est appuyé pour appuyer ses propos a été coécrit par Rasha Khatib, Martin McKee et Salim Yusuf, des chercheurs en santé publique, qui estiment que jusqu'à 186 000 Palestiniens auraient perdu la vie, directement ou indirectement, en raison du conflit.
La suspension de Benoît Huou a déclenché une onde de choc parmi ses collègues et étudiants. Certains défendent la liberté d'expression académique, à l'instar de Yann Bisiou, maître de conférences en droit, qui a déclaré sur X que les propos de l'enseignant ne devraient pas justifier une sanction. Et d'affirmer:
On peut contester les propos de ce collègue, critiquer le manque de fiabilité de ses sources, mais on ne devrait pas le sanctionner pour avoir exprimé une opinion.
Israël poursuit son offensive brutale sur la bande de Gaza depuis une attaque du groupe palestinien Hamas le 7 octobre dernier, et malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice, qui a ordonné l'arrêt des opérations militaires dans la ville de Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la zone ne soit envahie par les forces israéliennes, le 6 mai.