Syrie: Attaque de roquettes contre la coalition internationale

11:4922/04/2024, lundi
AFP
Un membre des Bataillons de l'Imam Ali, une faction armée irakienne pro-Iran, à Bagdad le 5 avril 2024.
Crédit Photo : MURTAJA LATEEF / AFP
Un membre des Bataillons de l'Imam Ali, une faction armée irakienne pro-Iran, à Bagdad le 5 avril 2024.

Une base en Syrie de la coalition internationale anti-Daesh a été visée par des roquettes lancées depuis l'Irak, marquant la première attaque du genre contre l'alliance militaire dirigée par Washington, imputée à des factions pro-Iran, après plusieurs semaines d'accalmie.

Cette attaque, qui n'a pas fait de victimes, survient sur fond de guerre dans la Bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, exacerbant les tensions entre leurs alliés respectifs dans la région.


Depuis la province de Ninive, dans le nord de l'Irak frontalier de la Syrie,
"des éléments hors-la-loi ont visé avec des roquettes une base de la coalition internationale au cœur du territoire syrien, (dimanche) aux alentours de 21H50"
(18H50 GMT), a annoncé une cellule média des forces de sécurité irakiennes dans un communiqué.

Une vaste opération de recherche a été lancée pour retrouver les auteurs des tirs, selon le communiqué, qui précise que les forces de l'ordre ont incendié un véhicule soupçonné d'être impliqué dans l'attaque.

Un responsable dans la province de Ninive, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a confirmé que
"les tirs de roquettes"
avaient été effectués depuis un secteur au nord de Mossoul, dans le district de Zummar.

Dans un bref communiqué envoyé à l'AFP, la coalition internationale a indiqué de son côté qu'un de ses avions de combat avait
"détruit"
en territoire irakien un lance-roquettes
"par autodéfense"
après
"une attaque à la roquette ratée près d'une base de la coalition à Rmeilane"
dans le nord-est de la Syrie. Et de préciser:

Aucun membre du personnel américain n'a été blessé.

Contexte de tensions


Interrogé par l'AFP, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a fait état de
"plusieurs roquettes tirées depuis le territoire irakien vers la base de Kharab al-Jir"
, en Syrie, qui abrite des forces américaines.

Ces roquettes, dont une au moins est tombée dans l'enceinte de la base, selon M. Abdel Rahmane, avaient été précédées par l'envoi d'un drone appartenant aux factions pro-Iran qui a été abattu.


L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources à travers la Syrie en guerre, a pointé du doigt la responsabilité de la
"Résistance islamique en Irak"
, une nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran.

C'est cette même nébuleuse qui avait mené entre la mi-octobre et début février la plupart des attaques contre les soldats américains de la coalition, en Irak et en Syrie.

Dans ses communiqués, le groupe affirme agir par solidarité avec les Palestiniens, sur fond de guerre dans la Bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.


Une attaque de drone le 28 janvier avait tué trois soldats américains en plein désert jordanien, à la frontière syrienne. En représailles aux attaques contre son personnel, Washington avait durci le ton et mené plusieurs frappes en Irak mais aussi en Syrie contre les factions pro-Iran.


Depuis début février toutefois, une relative accalmie avait été observée.

Les États-Unis, grand allié d'Israël, déploient environ 2 500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie voisine, engagés au sein de la coalition internationale créée en 2014 pour combattre le groupe État islamique (EI).


Les tirs de roquettes de dimanche soir s'inscrivent aussi sur fond de fortes tensions entre Israël et l'Iran.


Tôt samedi, une explosion sur une base militaire en Irak a fait un mort et des blessés, des responsables de sécurité évoquant eux un bombardement contre les anciens paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi.


Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait démenti toute implication et, interrogée par l'AFP, l'armée israélienne avait refusé tout commentaire.


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