Thaïlande: les opposants étrangers en exil de plus en plus ciblés par Bangkok

11:0216/05/2024, jeudi
AFP
Des touristes et des habitants de Bangkok regardent la vue de la ville depuis le pont d'observation du Mahanakhon Skywalk à Bangkok, le 14 mai 2024.
Crédit Photo : Lillian SUWANRUMPHA / AFP
Des touristes et des habitants de Bangkok regardent la vue de la ville depuis le pont d'observation du Mahanakhon Skywalk à Bangkok, le 14 mai 2024.

Les dissidents étrangers réfugiés en Thaïlande pour fuir des persécutions font l'objet d'une répression accrue de la part de Bangkok dans le cadre de collaborations avec leurs pays d'origine, selon un rapport publié jeudi par Human Rights Watch (HRW).

L'ONG américaine a analysé 25 cas entre 2014 et 2023 portant sur des enlèvements, du harcèlement, des agressions physiques, des disparations forcées et des expulsions.
"Les autorités thaïlandaises sont de plus en plus engagées dans un 'marché d'échange' avec les gouvernements voisins pour s'échanger de manière illégale les dissidents"
, souligne la directrice Asie de HRW, Elaine Pearson, dans un communiqué.

Le rapport de l'ONG relève des collaborations avec des pays membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), comme le Cambodge et le Vietnam, mais aussi avec des Etats qui n'en font pas partie, comme la Chine et Bahreïn.

La date de 2014 coïncide avec le coup d'Etat qui a avait porté au pouvoir le général Prayut Chan-O-Cha, rappelle l'ONG. Celui-ci a cédé son poste de Premier ministre l'été dernier à Srettha Thavisin, à la tête d'une coalition pro-armée.


HRW a appelé jeudi le nouveau dirigeant à
"restaurer la réputation méritée de la Thaïlande comme étant un havre sûr pour les dissidents étrangers"
. Parmi les opposants en exil arrêtés et expulsés figurent des personnes bénéficiant du statut de réfugié du Haut-Commissariat des Nations unie pour les réfugiés, selon l'ONG.

La Thaïlande n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur les réfugiés et ne fait pas de distinction entre les réfugiés et les autres migrants.


En janvier, des membres d'un groupe de rock russo-bélarusse critique de Moscou avaient été arrêtés en Thaïlande, faisant peser des craintes quant à une possible extradition vers leurs pays d'origine.

L'affaire avait suscité un tollé international et les sept membres du groupe, dont certains possédaient également la nationalité israélienne et australienne, avaient finalement t été autorisés à gagner Israël.


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