Tunisie: L'ancien secrétaire général du Courant démocrate maintenu en liberté

09:501/07/2023, samedi
MAJ: 1/07/2023, samedi
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L'avocat et membre du parti Courant démocrate, Ghazi Chaouachi. Crédit photo: FETHI BELAID / AFP
L'avocat et membre du parti Courant démocrate, Ghazi Chaouachi. Crédit photo: FETHI BELAID / AFP

Un tribunal tunisien a décidé, ce vendredi, de maintenir en liberté l'ancien secrétaire général du Courant démocrate, l'avocat Ghazi Chaouachi, dans une affaire intentée à son encontre par la ministre de la Justice, Leila Jaffal, pour "diffusion de fausses nouvelles".

C’est ce qui ressort d’un post publié par le fils de l'ancien secrétaire général du Courant démocrate, Elias Chaouachi, sur son compte Facebook.


En décembre dernier, Leila Jaffal avait déposé une plainte contre Ghazi Chaouachi, après qu'il a déclaré sur les ondes d'une radio que
"la première ministre (
Najla Bouden)
avait présenté sa démission".

Elias Chaouachi déclare:


Ghazi Chaouachi est maintenu en liberté dans une affaire liée au décret 54, déposée par la ministre de la Justice, Leila Jaffal.

Chaouachi a comparu, ce vendredi matin, devant le juge d'instruction du Tribunal de première instance de Tunis, pour
"diffusion de fausses nouvelles et attribution d'informations incorrectes à un agent public"
, transgressant les dispositions du décret 54.

Le décret n° 54 du 13 septembre 2022, dispose dans son article 24:
“Est puni de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systèmes et réseaux d’information et de communication en vue de produire, répandre, diffuser, ou envoyer, ou rédiger de fausses nouvelles, de fausses données, des rumeurs, des documents faux ou falsifiés ou faussement attribués à autrui dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou porter préjudice à la sureté publique ou à la défense nationale ou de semer la terreur parmi la population“.

Parallèlement à l’audition, une manifestation de solidarité a été organisée devant le tribunal, en présence de plusieurs dirigeants du Courant démocrate, de membres de la famille de Ghazi Chaouachi et de plusieurs hommes politiques, selon la correspondante d’Anadolu.


Malgré la décision du tribunal, rendue ce vendredi, Chaouachi fait toujours l’objet d’une deuxième accusation de "complot contre la sûreté de l'Etat".

Le 25 février dernier, les autorités tunisiennes ont arrêté Ghazi Chaouachi, accusé de
“complot contre la sûreté de l'État“
, avec plusieurs autres militants et politiques.

Amnesty International (Ong) avait exhorté le président tunisien Kaïs Saïed à libérer huit
"prisonniers politiques"
incarcérés depuis quatre mois.

L’Ong internationale avait déclaré par voie de communiqué que
"les figures de l’opposition Chaima Issa, Jaouhar Ben Mbarek, Khayam Turki, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj, Lazhar Akremi, Abdelhamid Jelassi, sont détenus depuis février 2023 pour des accusations infondées de complot".

Le 14 février dernier, Saïed, a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.

À maintes reprises Saïed a insisté sur l'indépendance du pouvoir judiciaire, mais l'opposition l'accuse d'instrumentaliser la justice pour traquer ceux qui rejettent les mesures d'exception qu’il avait déclarées dès le 25 juillet 2021.​​​​​​​​​​​​​​


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