Tunisie : le Front de salut national appelle à la libération d'un opposant pour dégradation de son état de santé

17:5231/08/2023, Perşembe
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Mohamed Ben Salem, membre de la formation politique du Front, leader du Parti Travail et Réalisation. Crédit photo: FETHI BELAID / AFP
Mohamed Ben Salem, membre de la formation politique du Front, leader du Parti Travail et Réalisation. Crédit photo: FETHI BELAID / AFP

Le Front du salut national en Tunisie, parti d'opposition, a appelé les autorités ce jeudi à libérer Mohamed Ben Salem, membre de la formation politique du Front, leader du Parti Travail et Réalisation, faisant porter aux autorités la responsabilité de la détérioration de son état de santé en prison, ce qui comporterait des risques pour sa vie.

Le Front a déclaré, par voie de communiqué, rendu public sur Facebook, que
"Le Front de salut national fait porter l'entière responsabilité politique, morale et juridique à M. Kaïs Saïed (président tunisien) et du pouvoir judiciaire impliqué dans l'affaire pour tout préjudice pouvant affecter la santé et la vie de M. Mohamed Ben Salem".

Le même communiqué a affirmé que le Front
"soutient la demande de sa famille (Ben Salem est en prison depuis environ 6 mois) de le libérer immédiatement dans l'attente d'un procès équitable"
, appelant
"toutes les forces vives à se tenir aux côtés de la liberté et de l'État de droit et à la défendre".

Le Front a expliqué que
"Ben Salem est âgé de près de soixante-dix ans et souffre de maladies chroniques qui l'ont exposé à de nombreuses convulsions lors de son arrestation, nécessitant son transfert à l'hôpital".

Et d’ajouter que sa famille
"a lancé ce matin un appel urgent pour sa libération en attendant son procès, suite à la grave détérioration de son état de santé survenue récemment".

Le 8 mars, l'avocat Mokhtar Jemai, membre de l'équipe de défense de Ben Salem, a déclaré à Anadolu que
“le juge d'instruction du tribunal de Gabès (sud) a délivré un mandat de dépôt contre Mohamed Ben Salem pour participation à la facilitation du passage de la frontière (avec la Libye) sans autorisation et pour violation des lois sur le change (possession de devises sans autorisation) et enrichissement personnel injustifié“.

Des accusations démenties par l'avocat du prévenu.

Depuis le 11 février, la Tunisie a été le théâtre d'une campagne d'arrestations impliquant des hommes politiques, des professionnels des médias, des activistes, des juges et des hommes d'affaires, dont certains ont été accusés de
“conspirer contre la sécurité de l'État et d'être à l'origine des crises dans la distribution des marchandises et de la flambée des prix“
, des accusations réfutées par l’opposition.

Depuis le 25 juillet 2021, Tunisie subit une grave crise politique, lorsque Kaïs Saïed a imposé des mesures d’exception, stipulant notamment la dissolution du pouvoir judiciaire et de l’Assemblée des représentants du peuple, l'adoption de lois par décret présidentiel, la tenue d'élections législatives anticipées et l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum.


Certains mouvements politiques tunisiens considèrent ces mesures comme
“un coup d’État contre la Constitution révolutionnaire (la Constitution de 2014) et une consécration d’un gouvernement autocratique“
. Pour sa part, Saïed, dont le mandat présidentiel prend fin en 2024, a déclaré que ces mesures étaient
“nécessaires et légales“
pour sauver l’État d’un
“effondrement total“
.

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