
Une enquête d’un grand média américain ravive les doutes sur la fiabilité des vidéos de surveillance liées à la mort de Jeffrey Epstein en 2019, en soulignant plusieurs contradictions avec les conclusions officielles du gouvernement américain.
Les enregistrements débutent à 19h40 (2340GMT) le 9 août et s’achèvent peu après 6h30 (1030GMT) le 10 août. Epstein n’y apparaît qu’une seule fois, à 19h49, accompagné d’un agent pénitentiaire, après un appel téléphonique non surveillé. Le reste de la vidéo montre des agents en train de remplir des papiers, somnolant ou circulant dans le champ.
Des angles morts, une silhouette floue et des anomalies techniques
CBS affirme avoir reconstruit numériquement l’unité d’isolement à partir de schémas issus d’un rapport du Département de la Justice publié en 2023. Cette reconstitution indique que les escaliers et les entrées de l’unité ne sont pas couverts par les caméras.
D’autres anomalies techniques sont relevées : une coupure d’une minute à minuit et un changement subtil de format d’image à la reprise de la vidéo, deux indices potentiels de modification. Stafford note également que les métadonnées du fichier indiquent une création le 23 mai 2025, ce qui suggère qu’il s’agit d’un enregistrement d’écran et non d’une exportation brute du système de vidéosurveillance.
Multiples violations de protocole
Les deux gardiens de service, Tova Noel et Michael Thomas, ont été accusés d’avoir falsifié des documents. Les charges ont ensuite été abandonnées, et aucun responsable de niveau supérieur n’a été sanctionné.
La vidéo contredit également certaines déclarations de Noel, qui affirmait avoir laissé Epstein dans la zone des douches pour aller aux toilettes. Or, on y voit un agent, probablement Noel, accompagner Epstein vers l’escalier. À 0h05 (0405GMT), une personne non identifiée apparaît dans l’unité d’isolement, bien que le rapport officiel mentionne seulement deux entrées après minuit.
Silence officiel et questions non résolues
Des caméras supplémentaires surveillant les ascenseurs et le poste de garde sont mentionnées dans le rapport, mais leurs enregistrements n’ont pas été rendus publics. Une capture d’écran d’une de ces caméras a été incluse dans le rapport, sans détails sur son contenu.