Au Brésil, les pluies torrentielles qui ont frappé le sud du pays vont coûter cher au secteur agricole, moteur de l'économie locale et nationale, déjà éprouvé par des événements climatiques extrêmes.
Géant agricole, le Brésil a notamment assis sa puissance sur le soja, dont il est le premier producteur et exportateur mondial. Or, l'État du Rio Grande do Sul, frappé depuis la semaine dernière par ces inondations historiques, est l'une des grandes régions brésiliennes productrices de cet oléagineux essentiel à l'élevage.
Si le Brésil peut espérer maintenir cette saison son rang mondial pour le soja, les inondations devraient réduire ses résultats. Une performance déjà prévue à la baisse par rapport à 2023 en raison de précédentes fortes pluies dans le Sud, mais aussi d'une sécheresse dans le Centre-Ouest au tournant de l'année.
Pour parer à tout manque mais aussi lutter contre la spéculation sur les prix, Brasilia a d'ores et déjà annoncé l'importation de riz étranger.
Aucun moyen d'accéder aux cultures
Depuis sa maison perchée sur une colline de Nova Santa Rita, dans la région de la métropole Porto Alegre, Nilvo Bosa, président d'une coopérative de petits paysans, observe, impuissant, l'étendue des dégâts.
La région est responsable de 11% de la production brésilienne de viande de poulet et de près de 20% de celle de viande porcine, des denrées dont le Brésil est le premier et quatrième exportateur mondial.
Selon les experts, ces pluies torrentielles, tout comme les autres événements climatiques extrêmes qui se sont enchaînés ces derniers mois au Brésil, sont liées au réchauffement climatique, à quoi s'ajoute depuis l'an dernier l'impact du phénomène météorologique naturel El Niño.
Le gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva peut se targuer d'avoir fait drastiquement baisser l'an dernier la déforestation en Amazonie, plus grande forêt tropicale de la planète qui joue un rôle vital contre le changement climatique via l'absorption des émissions de carbone.