Burkina Faso: Cour royale de Tiébélé, un trésor vieux de 500 ans

La rédaction
15:0013/11/2024, mercredi
MAJ: 12/11/2024, mardi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
Depuis juillet 2024, la Cour royale de Tiébilé, symbole de l’histoire et des traditions du peuple Kasséna au Burkina Faso, est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Depuis juillet 2024, le peuple Kasséna, installé dans le Centre-Sud du Burkina Faso, est enfin mis en lumière. Après de nombreuses années de procédure, l’UNESCO a inscrit la Cour royale de Tiébilé au patrimoine mondial, reconnaissant ainsi sa valeur culturelle exceptionnelle. Ce site à l’architecture richement colorée témoigne de plusieurs siècles d’histoire et de traditions du peuple Kasséna

A Tiébélé, une commune à environ 170 kilomètres de Ouagadougou, la Cour Royale est une attraction touristique. Ses constructions multicolores au pied de la colline Tchébili, retiennent l’attention de tous les visiteurs de la localité.


Ces édifices traditionnels sont à base de terre, de bouse de vache, de bois et de paille. Selon les coutumes, la construction est l’œuvre des hommes qui passent ensuite le relais aux femmes pour les décorations. Elles utilisent des teintes traditionnelles aux couleurs vives. Elles sont seules détentrices de ce savoir qu’elles transmettent à leurs filles depuis des générations.

Ces couleurs ont toutes, des explications bien définies selon Abdou Bayeridiena, guide touristique et ressortissant de Tiébélé.


"On retrouve trois couleurs très importantes dans la tradition. Vous avez le rouge qui symbolise le sang. C’est pour montrer que dans le temps, nous avons eu des périodes où les gens ont traversé des périodes turbulentes. Il y a également le noir, qui est le symbole de la dureté parce que, à la fois, elles font les peintures mais c’est pour que ça puisse durer, pour que ça puisse protéger la case. Et le blanc, c’est la pureté, la pureté de la femme. Vous allez voir que chez nous, quand une femme est impure, elle ne fait pas la peinture. Donc, il faut être pure pour pouvoir faire la peinture"
, détaille-il.

Depuis les premières heures de l’établissement des Kasséna à Tiébilé, les anciens étaient confrontés à diverses agressions donc les cases ont été construites pour y faire face. Comme le raconte M. Bayeridiena, les difficultés qu’on rencontre avant d’entrer dans ces cases répondent à une logique bien précise.


"Premièrement, le village de Tiébélé était une forêt. Donc il y avait des animaux féroces, il y avait aussi des guerres tribales. Et quand l'ennemi envoyait une flèche, le mur retenait la flèche. Et quand l’ennemi finissait de flécher, s’il persistait pour rentrer dans la case, il fallait faire jusqu’à trois mouvements, s’accroupir, se redresser et enjamber avec la tête que tu envoies en premier lieu. Et là, le chef de famille a son siège à côté avec une machette où quand il voyait la tête, il pouvait la couper facilement"
, raconte-t-il.

Pour les ressortissants Kasséna, l’inscription de la Cour royale au Patrimoine mondial de l’Unesco, est une mesure qui va permettre de faire la promotion de cette merveille architecturale.

Selon Abdou Bayeridiena, l’entretien du site exige beaucoup de moyens et si jamais la Cour royale disparaissait, c’est que le peuple Kasséna est perdu.

"Donc pour nous, l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est une satisfaction parce que ça ferait un plus pour nous, pour pouvoir conserver cette cour"
, salue-t-il.

Bien que vieille de cinq siècles, la Cour royale de Tiébélé n’a pas pris une ride. Le site est le quatrième site burkinabè inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Avant cette inscription intervenue le 26 juillet dernier, à New Delhi, en Inde, il y avait les Ruines de Loropéni en 2009, le Complexe W-Arly-Pendjari en 2017 et enfin, les Sites de métallurgie ancienne de fer deux ans plus tard.


Par
Guillaume Kere

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