Burkina: Les magistrats sous pression des organisations proches du pouvoir

La rédaction
17:2828/08/2024, mercredi
MAJ: 28/08/2024, mercredi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
L'intersyndicale des magistrats du Burkina Faso a protesté contre la réquisition de ses membres pour lutter contre le terrorisme.

Au Burkina Faso, la Coordination des Associations de la Veille Citoyenne qui soutient le pouvoir militaire a manifesté à Ouagadougou contre une sortie de l'Intersyndicale des magistrats burkinabè. Les magistrats dénonçaient la réquisition de plusieurs de leurs collègues pour aller combattre sur les fronts de la lutte contre le terrorisme. La coordination des associations de la société civile, proche du capitaine Ibrahim Traoré, n’a pas digéré cette sortie des magistrats et le leur a fait savoir.

Dans un communiqué daté du 15 août 2024, l'intersyndicale des magistrats du Burkina s’insurgeait contre la réquisition de plusieurs de ses membres pour les besoin de la lutte contre le terrorisme. Suite à ce message, la coalition des associations de la société civile proche du pouvoir de la transition a sonné la mobilisation. La coalition a rappelé aux magistrats que les autorités n’ont fait qu’appliquer un décret présidentiel qui s’impose à tous les Burkinabè.


Labidi Naba, l’un des leaders de la coalition a expliqué:
"Nous appelons tout simplement et nous rappelons tout simplement à tout le peuple burkinabè, que la Mobilisation Générale est une loi qui a été adoptée par le peuple burkinabè dans un contexte de guerre, qui dans son article 3, commande que tout citoyen burkinabè peut être réquisitionné et placé à un niveau afin qu’il puisse apporter sa contribution dans cette lutte pour la restauration de notre territoire"
.

Réunis à la place de la Nation, les manifestants se sont dirigés vers le palais de justice de Ouagadougou pour transmettre leur message aux magistrats. Là, Labidi Naba, a encore pris la parole pour appeler les magistrats à faire une autocritique, à faire une refondation profonde de l’appareil judiciaire afin qu’il soit adapté aux réalités du Burkina et aux aspirations du peuple.

Pour rappel, le décret portant mobilisation générale et de mise en garde du 19 avril 2023 a été prolongé de 12 mois à la date du 27 mars 2024.  Il permet de requérir les personnes, les biens et les services, et permet aussi l'appel à l'emploi de défense à titre individuel ou collectif entre autres.


Par
Guillaume Kere

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