Le président Erdogan: "le système mondial favorise les inégalités, réduit les peuples en esclavage"

11:5831/05/2025, Cumartesi
MAJ: 31/05/2025, Cumartesi
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du 2ᵉ Forum mondial de l'économie islamique, organisé par la banque Albaraka à Istanbul.
Crédit Photo : Le compte officiel "X" du président turc Recep Tayyip Erdogan. /
Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du 2ᵉ Forum mondial de l'économie islamique, organisé par la banque Albaraka à Istanbul.

Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que le système mondial déformé aggrave les inégalités et réduit les peuples en esclavage au service du capitalisme, soulignant : "J'ai répété à maintes reprises que nous ne pouvions en aucun cas légitimer les intérêts ni le système économique fondé sur les intérêts."

"De la même manière que nous nous sommes opposés à l'idée selon laquelle “le monde se résume à cinq”, je ne reculerai pas dans la lutte pour changer le système économique fondé sur les intérêts ; je ne vais pas seulement m'y opposer, je vais aussi m'efforcer de produire et de diffuser des alternatives",
a affirmé Erdogan lors du 2ᵉ Forum mondial de l'économie islamique, organisé par la banque Albaraka à Istanbul.


Il a estimé qu'adopter une position ferme contre le système mondial fondé sur les intérêts était une attitude honorable et digne. Il a ajouté :


Je continuerai de défendre avec conviction une économie fondée sur l'absence d'intérêts.

Le besoin de paradigmes alternatifs dans tous les domaines devient de plus en plus évident, a-t-il poursuivi, notamment un paradigme économique centré sur l'humain, juste, compatissant et responsable, en particulier dans le secteur financier.


Erdogan a souligné que le système économique mondial actuel, avec sa structure problématique axée sur la consommation et la maximisation des profits, relègue les valeurs humaines au second plan, aggrave les inégalités et favorise une croissance improductive.


Il a fait remarquer que, bien que les musulmans représentent 25 % de la population mondiale, la finance islamique ne pèse qu'environ 2 500 milliards de dollars.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI), deuxième plus grande organisation après l'ONU, avec 57 États membres, ne représente qu'environ 11 % du commerce mondial,
a-t-il indiqué, notant que
25 % de la population ne contribue qu'à 9 % de l'économie mondiale.

"En tant que monde islamique, nous devons maximiser les opportunités de financement, de commerce et de coopération entre nous",
a-t-il souligné.

Les principes de l'économie islamique se distinguent, selon lui, par leur accent mis sur la justice, le partage des risques et la solidarité sociale.

Enfin, il a rappelé que le monde traverse une période difficile, marquée par des guerres commerciales croissantes, des crises géopolitiques accrues, ainsi que par des défis tels que la dette mondiale élevée, le vieillissement de la population et le changement climatique, qui exercent tous une pression sur la croissance économique mondiale.


La Türkiye agit avec responsabilité


Le président Erdogan a affirmé que la Türkiye agit avec responsabilité, car elle se situe dans une région qui a historiquement servi de pont entre les cultures et les peuples.


Il a souligné que les démarches entreprises pour faire d'Istanbul un centre mondial offrent des opportunités non seulement aux citoyens turcs, mais aussi à l'ensemble du marché de la finance islamique.

Erdogan a indiqué que l'Union européenne, principal marché d'exportation de la Türkiye, n'a enregistré qu'une croissance moyenne de 0,8 % au cours des deux dernières années.


Concernant les efforts de reconstruction après le séisme, il a précisé que la Türkiye travaille à effacer les traces de cette catastrophe, dont le coût économique est estimé à environ 105 milliards de dollars, ajoutant que près de 75 milliards ont déjà été dépensés à cet effet.


"Nous livrons un combat acharné sur de nombreux fronts. Nous tentons de naviguer en sécurité à travers les eaux tumultueuses des guerres commerciales et d'amener le navire turc de 86 millions d'âmes à bon port. Malgré les difficultés, nous nous en sortons bien"
, a-t-il déclaré.

À propos de la Syrie, qui se stabilise progressivement, Erdogan a précisé que les contacts et la coopération avec les pays de la région s'intensifient.


"Nous nous préparons à accueillir des pourparlers à Istanbul pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine. En Palestine, nous œuvrons pour mettre un terme à la barbarie qui heurte notre conscience. Nous prenons des mesures concrètes pour atteindre notre objectif d'éliminer le terrorisme à l'intérieur de nos frontières. Nous sommes très proches d'éradiquer un fléau qui a coûté 2 000 milliards de dollars à notre pays. Je suis convaincu qu'avec une gestion sincère et avisée du processus, nous atteindrons notre objectif",
a-t-il conclu.

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