Que peuvent faire le monde et la Türkiye pour Gaza ?

13:1419/08/2025, mardi
İhsan Aktaş

Depuis le premier jour de la guerre contre Gaza, Israël agit comme un véritable État-mafia, foulant aux pieds la souveraineté de tous les pays, à l’exception des États-Unis. Qu’il s’agisse de voisins immédiats ou de puissances européennes comme la France ou le Royaume-Uni, chaque fois que l’un de ces pays tente un geste timide, Netanyahu n’hésite pas à accuser leurs dirigeants de “soutenir le terrorisme”. Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus qu’une seule force capable d’infléchir le cours

Depuis le premier jour de la guerre contre Gaza, Israël agit comme un véritable État-mafia, foulant aux pieds la souveraineté de tous les pays, à l’exception des États-Unis. Qu’il s’agisse de voisins immédiats ou de puissances européennes comme la France ou le Royaume-Uni, chaque fois que l’un de ces pays tente un geste timide, Netanyahu n’hésite pas à accuser leurs dirigeants de
“soutenir le terrorisme”.

Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus qu’une seule force capable d’infléchir le cours de cette guerre : la pression de l’opinion publique mondiale, nourrie par les consciences indignées. De l’Australie à l’Amérique latine, chaque dimanche, des manifestations impressionnantes embrasent les capitales. Dans les parlements occidentaux, de la Knesset au Congrès américain, le sujet central demeure l’occupation et la politique génocidaire d’Israël. Le fait que les impôts des citoyens occidentaux financent ces crimes de guerre alimente la colère des peuples.


Comment aller plus loin ?


Le rôle de l’aristocratie juive de Türkiye


Historiquement, la communauté juive en Türkiye représente une élite influente, dont certaines familles résident encore à Istanbul tandis que d’autres ont émigré en Israël. Même si, aujourd’hui, le destin de l’État hébreu est davantage façonné par les groupes venus d’Inde ou d’Afrique, les familles juives issues de Türkiye, d’Europe ou d’Allemagne conservent un poids moral et symbolique. Ces familles, en s’unissant à leurs relais en Israël, pourraient former une délégation capable de mener des démarches diplomatiques à Washington, Londres ou Paris. Une telle initiative aurait un impact considérable sur les parlements occidentaux.


La Türkiye et son potentiel de leadership mondial


Sous l’impulsion présidentielle, Ankara pourrait déployer son potentiel de puissance régionale et s’appuyer sur des réseaux plus larges : ONG, monde académique, autorités religieuses, organisations internationales. La Diyanet (Direction des affaires religieuses) pourrait jouer un rôle pivot en appelant les leaders religieux du monde entier – du Pape aux rabbins et imams – à se réunir à Londres ou à Sainte-Sophie. De là, un
“Manifeste de Gaza”
pourrait être proclamé, relayé chaque vendredi dans les mosquées, chaque dimanche dans les églises, chaque samedi dans les synagogues. Un tel mouvement toucherait directement des centaines de millions de croyants.

Les campagnes de communication de l’OCI


L’Organisation de la coopération islamique devrait lancer rapidement une campagne de communication mondiale, en soutenant les artistes censurés pour leurs paroles pro-palestiniennes, les journalistes muselés ou les intellectuels mis sous pression. Cette solidarité concrète permettrait de briser l’entreprise israélienne visant à faire taire les voix dissidentes.


Élargir la diplomatie internationale


Les réunions entre ministres des Affaires étrangères musulmans, sous leadership turc, sont utiles. Mais elles gagneraient à inclure des pays comme le Brésil, l’Espagne ou les États scandinaves, qui se sont clairement positionnés du côté de la Palestine. De même, des alliances solides doivent dès maintenant être nouées avec les États s’apprêtant à reconnaître officiellement la Palestine.


Construire un réseau global de solidarité civile


Des mobilisations en faveur de Gaza existent partout dans le monde, y compris en Israël. Türkiye et l’OCI pourraient fédérer ces initiatives pour les transformer en un vaste réseau mondial. Même certains États, ruinés par leurs alliances financières avec Washington, pourraient participer à ces réseaux pour apaiser leur conscience – et les financer.


Faire respecter le droit international


Les procès visant Netanyahu et Israël sont sans cesse étouffés sous la menace américaine. Le devoir des États dotés de conscience est de soutenir ces juridictions et de maintenir vivante la question de la justice. Les crimes de guerre ne concernent pas seulement les dirigeants politiques : l’armée israélienne elle-même doit être appelée à rendre des comptes.


Conclusion


La pression internationale, incarnée par la rue et les voix des citoyens, influence chaque jour davantage la politique des États. Mais Israël, fidèle à sa logique de provocation, cherche à briser ce mouvement en multipliant les attaques. Le monde doit donc anticiper ces manœuvres, avertir l’opinion publique et préparer des ripostes.


En réalité, ce ne sont ni les chancelleries ni les grandes puissances qui mettront fin à la guerre de Gaza, mais bien la force des consciences et des peuples mobilisés.

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