Les coulisses de cette photo

10:4926/09/2025, vendredi
Yahya Bostan

À l’ONU, il y avait trois réunions dont j’attendais avec curiosité les résultats. Première : le sommet de Gaza avec les dirigeants musulmans, parmi lesquels le président Erdoğan, que le président américain Trump a qualifié de “ma rencontre la plus importante”. Deuxième : la rencontre Erdoğan-Trump. Troisième : le sommet sur la sécurité aux frontières Syrie-Israël, initialement annoncé pour le 25 septembre, puis reporté au 29 septembre, sous l’égide des États-Unis. Ces trois sommets importants allaient

À l’ONU, il y avait trois réunions dont j’attendais avec curiosité les résultats. Première : le sommet de Gaza avec les dirigeants musulmans, parmi lesquels le président Erdoğan, que le président américain Trump a qualifié de
“ma rencontre la plus importante”.
Deuxième : la rencontre Erdoğan-Trump. Troisième : le sommet sur la sécurité aux frontières Syrie-Israël, initialement annoncé pour le 25 septembre, puis reporté au 29 septembre, sous l’égide des États-Unis.

Ces trois sommets importants allaient provoquer un basculement, positif ou négatif, de nombreux dossiers liés à l’avenir de notre région (Gaza, Syrie, FDS, expansionnisme israélien, nouvelle architecture sécuritaire, etc.). Au moment où ce texte a été rédigé, la rencontre Erdoğan-Trump n’avait pas encore commencé. C’est pourquoi je vais me concentrer sur la première réunion.



Être assis à la tête de la table


La réunion a marqué l’actualité par une photo : une table en U. De chaque côté, les représentants des pays participants. À la tête de la table, le président Erdoğan et le président Trump. Quand la photo a été publiée, elle a été naturellement comparée avec celle où le président américain avait aligné face à lui, comme à la parade, les dirigeants européens. Trump méprise les dirigeants européens qui sont
“dépendants”
de lui à cause de la Russie. Mais il considère que les dirigeants musulmans présents à cette réunion vont émerger comme des acteurs importants de la nouvelle architecture régionale. Le choix du dispositif en U vient probablement de là.

Bien sûr, à partir de l’exemple européen, certains pays ont pris leurs précautions et discuté à l’avance de l’ordre de placement, ce qui a aussi influencé ce format. Une seule question reste sans réponse : dans le communiqué conjoint, Trump et l’émir du Qatar, Sani, sont mentionnés comme coprésidents. Pourtant, c’est Erdoğan qui est assis à la tête de la table. Pourquoi ? Cela doit être lié au poids spécifique de la Türkiye.



Les plans sur Gaza s’affrontent


Sur Gaza, trois questions principales sont discutées : Que deviendra le Hamas ? Que deviendront les Gazaouis dans le processus de reconstruction ? Quel sera l’avenir de Gaza ? Ou bien parviendra-t-on à une solution à deux États ?


Les informations publiques sur le contenu de la réunion sont limitées : il a été écrit que Trump a promis qu’il n’y aurait pas d’annexion en Cisjordanie ; qu’il a remis aux dirigeants un rapport contenant
“ses plans sur la façon dont la guerre allait se terminer”
. Il y a aussi le communiqué conjoint publié à l’issue du sommet.

Aujourd’hui, différents plans s’affrontent sur la manière de résoudre la question de Gaza et sur l’avenir de la Palestine. Soit ces plans seront harmonisés, soit les affrontements continueront. Je pense que nous en sommes là.


Le plan Riviera a-t-il été révisé ?


Dans les sources publiques, le plan présenté par Trump est décrit ainsi : cessez-le-feu, libération des otages, départ du Hamas de Gaza, retrait de l’armée israélienne, administration de Gaza par des technocrates, sécurité assurée par les pays participants, maintien de Gaza comme entité autonome, reconstruction avec les capitaux du Golfe.


Si ces informations sont exactes, dans ce plan, il n’y a ni Hamas ni État palestinien. Mais il y a une différence avec le plan Riviera. Il semble que dans ce nouveau plan, Trump propose le retrait d’Israël de Gaza. Les États-Unis n’ont pas encore discuté du sujet avec Israël. Le plan d’Israël est différent. Tel-Aviv veut l’occupation et l’annexion. Et la capacité de Tel-Aviv à convaincre Trump est élevée.


Le mois dernier à New York, un autre plan a été publié et adopté à l’Assemblée générale de l’ONU avec 142 voix. Dans ce texte, issu de l’initiative de l’Arabie saoudite et de la France, le Hamas n’apparaît pas non plus (Türkiye a mis une réserve à ce sujet). Mais il y est souligné que la crise régionale se résoudra si Gaza est rattachée à l’Autorité palestinienne et si la Palestine est reconnue comme un État.


Que se dit-on en coulisses ?


À propos du dernier stade atteint, je peux transmettre mes impressions ainsi : Les plans ne se sont pas recoupés. Le sommet est un début, les réunions vont se poursuivre au niveau ministériel. Les États-Unis veulent que les pays du Golfe assument une part de responsabilité dans la reconstruction de Gaza. L’approche de l’Angleterre, de la France, de l’Arabie saoudite et de l’Égypte concernant l’avenir de Gaza est la suivante : que Mahmoud Abbas prenne la direction de Gaza (les États-Unis n’acceptent pas Abbas). Que le Hamas quitte Gaza avec tous ses éléments. Qu’une réforme soit menée en Palestine et qu’un gouvernement de technocrates soit formé, que la Palestine soit reconnue. (Türkiye, en disant
“le Hamas doit être intégré à la Palestine”
, a mis une réserve.)

Un point sur lequel tous les pays, y compris les États-Unis, se sont accordés est le suivant : chacun doit fournir un soutien financier pour la reconstruction, une force internationale doit être créée et protéger les frontières (système de garantie).


Mais qu’adviendra-t-il des Palestiniens pendant la reconstruction ? Le fait que le président indonésien ait conclu son discours à l’Assemblée générale de l’ONU par
“Shalom”
, après avoir abordé la situation des Gazaouis face à Israël, montre que certains pays sont favorables à une formule “temporaire avec garantie de retour”.

En résumé, nous assistons à l’affrontement de différents plans concernant l’avenir de la Palestine. Mais la réalité demeure comme une évidence : l’apaisement des tensions dans la région passe par une solution à deux États.

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