
Le Conseil de transition du Sud (CTS) poursuit le renforcement de son contrôle militaire dans les provinces orientales du Yémen, notamment le Hadramout et le Mahra. Malgré les appels répétés au retrait de ses forces, le STC affirme avoir rétabli la stabilité sécuritaire et économique dans ces zones stratégiques. Les autorités militaires yéménites et des ONG de défense des droits humains dénoncent cependant des violations graves, dont des détentions arbitraires. Cette escalade intervient dans un contexte de crise humanitaire aiguë et ravive les tensions politiques internes.
Le CTS a réaffirmé dimanche son refus de retirer ses forces, malgré les appels croissants au niveau local et régional. Ces appels concernent également la province voisine du Mahra, frontalière d’Oman.
Selon plusieurs observateurs, ce déploiement pourrait affaiblir davantage l’autorité du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale.
Hadramout et Mahra, des provinces clés du Yémen
Le Hadramout et le Mahra figurent parmi les plus vastes provinces du Yémen. À elles deux, elles représentent près de la moitié du territoire national, soit environ 555 000 kilomètres carrés.
Ces régions ont été relativement épargnées par les combats directs entre les forces gouvernementales et le mouvement houthi depuis plus d’une décennie.
Les forces du CTS ont pris le contrôle du Hadramout le 3 décembre, à la suite d’affrontements avec l’Alliance des tribus du Hadramout et des unités de la Première région militaire, affiliées au gouvernement.
Quatre jours plus tard, le CTS a étendu son contrôle à la province du Mahra, auparavant sous autorité gouvernementale.
Le CTS défend son déploiement militaire
Dimanche, Ali al-Kathiri, président de l’Assemblée nationale du CTS, a tenu une réunion par visioconférence avec des responsables du bureau de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg.
Il a assuré qu’aucun rapport officiel ne faisait état de meurtres, d’enlèvements ou d’exécutions extrajudiciaires, contrairement aux accusations diffusées.
Al-Kathiri a également annoncé des mesures visant à interdire le port d’armes dans les villes. Il a souligné une reprise de l’activité commerciale et une stabilisation des axes routiers reliant le Hadramout à l’Arabie saoudite, Oman et Marib.
Accusations de violations des droits humains
La version du CTS est cependant contestée. Le Réseau yéménite pour les droits et les libertés a indiqué avoir documenté 312 cas de détention arbitraire et de disparition forcée.
Ces faits auraient été commis par des membres du CTS entre le 2 et le 18 décembre dans les zones du Wadi et du désert du Hadramout.
L’armée yéménite a également accusé le CTS de retenir les corps de plusieurs soldats de la Première région militaire. Vendredi, elle a publié les noms de 30 militaires tués lors des affrontements.
Selon les autorités militaires, 32 soldats ont été tués et 45 blessés lors des combats du 3 décembre.
Une escalade politique aux conséquences régionales
Le parti yéménite al-Islah a dénoncé les actions unilatérales du CTS dans l’est du pays. Il estime qu’elles visent à affaiblir le gouvernement légitime et à instaurer une autorité parallèle.
Selon Ibrahim al-Shami, responsable des relations extérieures du parti, ces divisions internes pourraient permettre au mouvement houthi de prolonger le conflit.
L’ONU met en garde contre une aggravation de la situation humanitaire dans un pays déjà confronté à l’une des pires crises économiques et sociales au monde.
Dans une tentative de désescalade, une délégation saoudo-émiratie s’est rendue récemment au palais présidentiel d’Aden. Les discussions n’ont, pour l’instant, produit aucun résultat concret sur le terrain.









