Vers une Türkiye sans armes ? Le désarmement du PKK en question

08:515/08/2025, mardi
Yahya Bostan

La commission présidée par Numan Kurtulmuş tient aujourd'hui sa première réunion. Sous la présidence du Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, Numan Kurtulmuş, la commission nouvellement créée tiendra aujourd’hui sa première réunion. Lors de cette réunion, les méthodes de travail et les principes de fonctionnement seront définis. C’est un nouveau tournant dans le processus visant à faire déposer les armes par l’organisation terroriste PKK. C’est l’un des moments les plus critiques.

La commission présidée par Numan Kurtulmuş tient aujourd'hui sa première réunion. Sous la présidence du Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, Numan Kurtulmuş, la commission nouvellement créée tiendra aujourd’hui sa première réunion.


Lors de cette réunion, les méthodes de travail et les principes de fonctionnement seront définis. C’est un nouveau tournant dans le processus visant à faire déposer les armes par l’organisation terroriste PKK. C’est l’un des moments les plus critiques.
Il doit être conduit avec une grande prudence.

Ce processus, appelé
"Turquie sans terrorisme"
, se distingue des précédents par un point essentiel. Le dernier
"Processus de Résolution"
– qui, en accord avec les pratiques internationales, proposait une approche ascendante – diffère du
"processus de désarmement"
actuel, qui se base sur une approche descendante et semble plus proche d'une issue concrète.

Nous avions déjà compris que des développements concernant le désarmement du PKK étaient en cours, notamment à travers la déclaration du leader du MHP, Devlet Bahçeli, en octobre. Les pourparlers menés à huis clos, notamment ceux à İmralı, ont permis de faire mûrir la question. Öcalan a appelé l’organisation à
"déposer les armes et se dissoudre"
, et le PKK a commencé le mois dernier à se désarmer symboliquement lors d'une cérémonie.

Un processus mené avec le sérieux et la discrétion de l'État, dans une première phase avec un nombre restreint de parties prenantes, est relativement plus facile à gérer. Mais les difficultés commencent dès que le dossier est ouvert au public. Le nombre d’intervenants augmente. Les attentes se diversifient. Le sujet glisse du domaine de la sécurité vers celui de la politique. Des revendications du type
"Ajoutons aussi ceci pendant qu’on y est"
peuvent émerger. Au moment où l’organisation terroriste est la plus proche de déposer les armes, des revendications idéologiques ou politiques risquent de déformer le cœur du dossier et d’envenimer l’essence même du processus. Il est donc crucial que la commission, composée de 48 membres issus de 12 partis politiques, reste centrée sur son objectif.

À ce que l’on comprend… L’objectif prévu de la commission est "d'établir les bases juridiques pour le retour des membres du PKK ayant déposé les armes". L’objectif de la commission n’est pas
"de résoudre la question kurde"
. Il ne s’agit pas non plus de répondre à des
"revendications démocratiques plus larges".

Dans ce cadre, on peut prévoir :

Des projets de loi sur la lutte contre le terrorisme concernant les combattants qui descendront des montagnes,


Des amendements au Code de procédure pénale concernant les membres du PKK emprisonnés,


Des mesures pour mettre fin aux polémiques autour des administrateurs nommés (kayyum).


Même à ce stade, le processus en cours a déjà apporté de nombreux bénéfices à la Turquie sur le terrain. Les nouvelles grottes découvertes dans le nord de l’Irak, les agents de renseignement extraits des mains du PKK, le silence des armes, ainsi que de nombreux autres développements non encore rendus publics, en sont des exemples. Une fois le processus mené à son terme avec succès, la Turquie entrera dans une ère de paix inédite, débarrassée du fléau du terrorisme.


C’est pourquoi l’objectif ne doit pas dévier.


SDG/YPG QUI REFUSE DE DÉPOSER LES ARMES


Si la première menace pour ce processus est le risque de déviation de l’objectif, la seconde est la question des SDG. La branche syrienne du PKK, selon l’accord du 10 mars signé avec Damas, est censée se désarmer et s’intégrer à la Syrie. Or, les SDG/YPG ne sont pas à la hauteur des attentes. Avant-hier encore, une grande provocation a eu lieu à Manbij : les SDG ont attaqué l’armée syrienne. En parallèle, des affrontements ont éclaté à Soueïda.


Ceci est le fruit des manipulations israéliennes. Je l’ai déjà écrit : les SDG ne forment pas un bloc homogène. On y trouve trois groupes. Ceux proches d’Öcalan et les éléments arabes soutiennent l’intégration avec Damas. Mais la clique SDG/YPG dirigée par un ancien haut responsable du PKK coopère avec Israël. Comme je l’écrivais dans mon article précédent :
"Avec Israël, nous approchons du point de non-retour"
. En Syrie, la possibilité d’une
"tension par procuration"
devient de plus en plus plausible.
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