
"Quoi qu'on vote, rien ne changera", estime Joshua [nom modifié à sa demande], un technicien employé dans une organisation non gouvernementale de 38 ans : malgré les mobilisations des candidats à la présidentielle, de nombreux électeurs rencontrés à Bangui, la capitale centrafricaine, n'iront pas voter le 28 décembre.
L'Autorité nationale des élections (ANE) organisme chargé de l'organisation et de la supervision des scrutins en Centrafrique, recense 2,3 millions d'inscrits sur les listes électorales, un chiffre censé refléter l'engouement pour ce quadruple scrutin (présidentiel, législatif, municipal et régional). Pourtant, la réalité est tout autre : nombreux sont ceux qui, comme Joshua, s'abstiendront.
Garçon 5 étoiles, qui préfère garder l'anonymat sous ce pseudonyme, 44 ans, responsable sécurité dans une organisation internationale, avait voté pour Faustin-Archange Touadéra en 2016. S'il reconnaît des avancées en matière de sécurité depuis le conflit de 2013, il se dit globalement déçu par les dix années de mandat du président sortant.
Economie et sécurité
"Ils nous voleront les élections"
Le désintérêt et la résignation quant aux résultats du scrutin constituent les deux freins majeurs pour la population pour exercer leur droit de citoyen.
"Ils nous voleront les élections quoi qu'on vote", justifie, virulent, Joshua, dénonçant un manque de transparence et estime que les opposants n'ont pas les mêmes chances de rallier la population à leur cause que le président sortant.
Les résultats provisoires sont attendus pour le 5 janvier et le slogan du parti présidentiel, le Mouvement Coeurs Unis (MCU) "Premier tour, KO" renforce la conviction des non-votants que tout est joué d'avance.












