Fusion Airbus-Thales-Leonardo: risque de "monopole", selon la CGT qui alerte sur l'emploi

14:1321/10/2025, Salı
AFP
Le syndicat CGT Métallurgie s’oppose au projet de fusion des activités satellites d’Airbus, Thales et Leonardo, qu’il accuse de menacer l’emploi et la gouvernance publique du secteur spatial européen.
Crédit Photo : X /
Le syndicat CGT Métallurgie s’oppose au projet de fusion des activités satellites d’Airbus, Thales et Leonardo, qu’il accuse de menacer l’emploi et la gouvernance publique du secteur spatial européen.

La CGT a mis en garde mardi contre le "monopole" que créerait une fusion des activités satellites d’Airbus, Thales et Leonardo, avertissant que les suppressions d’emplois en cours mettaient "en péril le maintien des compétences".

Airbus et Thales, basés en France, ainsi que Leonardo, en Italie, mènent actuellement des discussions autour du projet baptisé
"Bromo"
, avec l’objectif de signer un protocole d’accord avant la fin de l’année.

Ce futur conglomérat, s’il voit le jour et obtient le feu vert de la Commission européenne, pourrait atteindre une valorisation estimée à 7,5 milliards d’euros selon le PDG de Leonardo. Il permettrait, selon ses promoteurs, à l’Europe de mieux rivaliser avec les géants américains et chinois du spatial.


Mais pour la CGT Métallurgie, cet argument n’est qu’un
"prétexte mensonger". "De l’aveu même de nos dirigeants, Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space gagnent presque tous les contrats qu’ils souhaitent et disposent d’un carnet de commandes record qu’ils peinent à honorer"
, affirme le syndicat dans un communiqué.

La CGT rappelle que
"les entreprises européennes sont déjà leaders dans les satellites de télécommunications géostationnaires, l’observation de la Terre, les constellations, les services aux entreprises et aux États, ainsi que dans l’exploration spatiale et la navigation"
.

Selon le syndicat,
"la vraie raison du projet Bromo est de créer un monopole capable d’imposer ses prix et d’affaiblir le pouvoir des agences spatiales"
, telles que le CNES et l’ESA, tout en
"augmentant les marges et les bénéfices pour les actionnaires, au détriment de l’intérêt des citoyens, de la gouvernance publique du secteur et de l’emploi"
.

La CGT a également alerté sur les suppressions d’emplois en cours dans les branches satellitaires d’Airbus et de Thales, estimant qu’elles
"mettent en péril le maintien des compétences, la capacité à exécuter les nombreux contrats déjà signés et à se projeter vers l’avenir"
. D’après ses chiffres,
"les effectifs d’Airbus DS et de Thales AS ont déjà diminué de plus de 400 et 700 personnes respectivement depuis début 2024".

Le syndicat déplore enfin que
"les salariés, premiers concernés, soient tenus à l’écart de toute transparence sur le contenu des discussions"
.

Sollicités par la presse, Airbus n’a pas souhaité commenter, tandis que Thales a indiqué qu’
"aucun accord n’a été trouvé à ce stade"
et que
"tout autre commentaire serait prématuré"
.

À lire également:




#entreprises
#acquisition
#industrie
#aérospatiale
#défense
#technologies
#satellites
#télécommunications
#France
#Italie
#Airbus
#Thales
#Leonardo
#CGT
#fusion
#emploi
#Bromo
#CNES
#ESA
#monopole
#spatial européen
#industrie aérospatiale
#Europe.