Mali: le FMI prévoit une croissance de 5% en 2025 malgré les défis climatiques et sécuritaires

17:021/08/2025, Cuma
AFP
Malgré les tensions sécuritaires, climatiques et la baisse de l’aide extérieure, l’économie malienne montre une certaine résilience, selon le FMI
Crédit Photo : Stefani Reynolds / AFP
Malgré les tensions sécuritaires, climatiques et la baisse de l’aide extérieure, l’économie malienne montre une certaine résilience, selon le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance économique de 5 % au Mali en 2025, portée par l’agriculture, le lithium et les services, malgré une conjoncture difficile marquée par l’insécurité, les inondations et la baisse de l’aide extérieure, selon un communiqué publié jeudi soir.

Le Mali, dirigé par une junte après deux coups d’État en 2020 et 2021, est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à Daech, ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.


Une mission du FMI à Bamako a relevé
"une certaine résilience"
de l’économie malienne,
"malgré des vents contraires importants"
. La croissance du Mali était estimée à 4,7 % ces deux dernières années.

Elle
"devrait atteindre 5 % en 2025, soutenue par une forte production agricole, le début de l’extraction de lithium et la poursuite de la croissance des services"
, a indiqué jeudi soir la mission à l’issue de ses consultations avec les autorités maliennes.

Le secteur agricole occupe près de 80 % de la population active et contribue à près de 40 % du PIB, selon les chiffres officiels.

En mai, le chef de la junte, le général Assimi Goïta, avait salué
"la résilience du monde agricole"
, malgré des inondations qui ont
"occasionné la destruction des cultures sur 4,56 % des surfaces ensemencées."

Les militaires au pouvoir ont tourné le dos à la France et à plusieurs de leurs partenaires occidentaux pour se tourner vers la Russie et sa société de sécurité privée Wagner, devenue Africa Corps.

Plusieurs d’entre eux ont en retour suspendu leurs aides au développement au pays, dénonçant le rapprochement du Mali de Moscou et exigeant un retour à l’ordre constitutionnel.


"Toutefois, la baisse de l’aide extérieure, la diminution de la production d’or et la fermeture de la plus grande mine pèsent négativement sur les perspectives"
, a relativisé le FMI.

La junte a pris le contrôle opérationnel de la plus grande mine d’or du pays, le site de Loulo-Gounkoto du géant canadien Barrick Mining, auquel elle réclame des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts depuis l’entrée en vigueur d’un nouveau code minier en 2023.

"Sous réserve d’un retour à la normale des activités minières, la croissance devrait rebondir à 5,4 % en 2026"
, prévoit le FMI.

Fin 2024, le Mali a inauguré sa première mine de lithium dans le sud, exploitée par les Chinois de Ganfeng Lithium. Une autre mine de lithium s’apprête à entrer en production dans la même région, exploitée par les Britanniques de Kodal Minerals.

Dans ses conclusions, le FMI a appelé les autorités maliennes à mener des réformes structurelles urgentes pour préserver la stabilité macroéconomique, insistant sur la réduction de l’incertitude politique et la lutte contre la corruption.


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