
L’aciériste japonais Nippon Steel a officiellement finalisé le rachat de US Steel pour un montant de 14,9 milliards de dollars, dette comprise, créant ainsi le quatrième producteur d’acier mondial en volume.
L'opération, annoncée fin 2023, s'est heurtée à une vive opposition syndicale et politique aux États-Unis, obligeant le groupe japonais à accepter des conditions strictes imposées par Washington.
Une opération sous haute tension politique
Le contrôle reste américain
Pour obtenir le feu vert de Washington, Nippon Steel a dû s’engager à investir 11 milliards de dollars d’ici 2028, dont 2,7 milliards sont déjà en cours. L’accord impose aussi que la majorité des postes au conseil d’administration et toutes les fonctions de gouvernance clés soient occupés par des citoyens américains. Le gouvernement fédéral pourra nommer un administrateur indépendant.
Une "golden share" controversée
La chercheuse Sarah Bauerle Danzman, de l'Atlantic Council, note cependant qu'une telle disposition pourrait poser problème si une récession imposait des ajustements non conformes aux engagements.
Pression syndicale maintenue
Un géant renforcé, mais endetté
Avec cette acquisition, Nippon Steel augmente sa capacité de production à 86 millions de tonnes, contre 63 millions précédemment, sans ouvrir de nouvelles usines dans un marché saturé par la surproduction, notamment chinoise.
Si l’endettement du groupe inquiète certains actionnaires et agences de notation, les marchés ont salué la finalisation de l’opération : l’action Nippon Steel a grimpé de 4,6 % jeudi à la Bourse de Tokyo.