À Gaza, Israël conduit une “campagne délibérée de famine”, affirme un groupe de défense des droits humains

La rédaction avec
11:5318/08/2025, lundi
MAJ: 18/08/2025, lundi
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Des enfants palestiniens attendent leur repas dans une cantine sociale du quartier de Mawasi, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 juillet 2025.
Des enfants palestiniens attendent leur repas dans une cantine sociale du quartier de Mawasi, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 juillet 2025.

Amnesty International a accusé lundi Israël de mener une “campagne délibérée de famine” à Gaza, en publiant de nouveaux témoignages de civils déplacés souffrant de privations extrêmes.

Selon l’organisation, la faim et les maladies qui ravagent la population ne sont pas des conséquences accidentelles de l’offensive israélienne, mais le résultat volontaire de politiques mises en place pour
“détruire la santé, le bien-être et le tissu social des Palestiniens”.

Erika Guevara-Rosas, directrice des recherches et campagnes d’Amnesty, a dénoncé une situation qui dépasse le simple récit de la souffrance humaine:
“Ces témoignages sont une condamnation accablante d’un système international qui, depuis des décennies, offre à Israël une impunité quasi totale pour tourmenter les Palestiniens.”
Elle a ajouté que les effets du blocus et des attaques israéliennes, qualifiés de “catastrophiques”, ne peuvent être effacés par l’envoi de quelques camions humanitaires ou par des largages aériens jugés “inefficaces et dangereux”.

Elle a décrit des familles contraintes à un choix insoutenable: écouter les cris de leurs enfants affamés ou risquer leur vie en cherchant de la nourriture. Amnesty affirme que la politique israélienne de famine organisée inflige une souffrance insupportable à toute la population de Gaza, où la majorité des familles est déjà “au-delà du point de rupture”.


L’ONG avertit qu’une éventuelle offensive terrestre totale sur Gaza-ville plongerait la crise dans une
“horreur encore plus profonde”
. Elle appelle la communauté internationale à cesser de se contenter de “mesures cosmétiques” et à assumer ses responsabilités morales et juridiques pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de génocide.

Amnesty demande notamment la suspension immédiate de tous les transferts d’armes à Israël, l’adoption de sanctions ciblées et la fin de toute coopération avec des entités israéliennes impliquées dans ces crimes.


Depuis octobre 2023, l’offensive israélienne a causé la mort de plus de 61 900 Palestiniens à Gaza, détruisant massivement l’enclave et la poussant au bord de la famine. En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice.


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