Crédit photo: Boris Rössler / POOL / AFP
Le procès de cinq extrémistes de droite allemands, soupçonnés d'avoir projeté l'enlèvement du ministre de la Santé et le renversement de l'Etat démocratique, s'est ouvert mercredi à Coblence (ouest).
Cette affaire est exemplaire d'une montée des comportements haineux envers la classe politique, a estimé le ministre visé, Karl Lauterbach, dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Quatre hommes et une femme sont jugés pour avoir fomenté, à partir de janvier 2022, le projet de
"créer par la violence des conditions de guerre civile en Allemagne"
, selon l'enquête du parquet fédéral, chargé des affaires de terrorisme.
Le complot incluait d'enlever le ministre de la Santé du gouvernement d'Olaf Scholz, impopulaire auprès des groupes d'extrême droite en raison de la politique de prévention du Covid 19.
Le groupuscule jugé avait pour finalité
"de provoquer la chute du gouvernement et de la démocratie allemande"
, selon l'accusation.
Ils auraient concocté un plan en trois phases, commençant par un sabotage des installations électriques pour déclencher un "blackout". Ils projetaient ensuite l'enlèvement du ministre, après avoir tué ses gardes du corps.
Ces actions devaient créer les conditions d'une
"guerre civile"
, selon le parquet, et la désignation d'un nouveau dirigeant, autour duquel les membres du groupe auraient
"occupé des fonctions centrales au sein de l'exécutif"
.
Dans un entretien au Spiegel avant l'ouverture du procès, le ministre social-démocrate Lauterbach a prédit une augmentation sensible de
"ce genre de menaces et d'attentats contre des hommes politiques"
.
"La société continue à se radicaliser de façon extrême. Ça ne faiblit pas. Nous allons avoir des problèmes encore plus importants",
a-t-il estimé. Il attribue notamment cette radicalisation à la forte polarisation de la société, particulièrement visible sur les réseaux sociaux. Et d’ajouter:
Seuls des jugements sévères peuvent dissuader d'éventuelles personnes qui voudraient les imiter.
L'Allemagne a érigé le terrorisme d'extrême droite au premier rang des menaces. L'idéologie des "Reichsbürger", "Citoyens du Reich" opposés aux valeurs démocratiques, a connu un certain essor depuis les restrictions anti-Covid.
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