Amnesty International accuse Israël de poursuivre un génocide à Gaza malgré le cessez-le-feu

La rédaction avec
17:0927/11/2025, jeudi
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Des hommes récitent des prières funéraires près du corps d'un jeune homme, Mahmoud Abu Shab, enveloppé dans un linceul, à l'extérieur du complexe médical Nasser à Khan Yunis, dans la bande de Gaza, le 26 novembre 2025.
Crédit Photo : DOAA ALBAZ / MIDDLE EAST IMAGES / AFP
Des hommes récitent des prières funéraires près du corps d'un jeune homme, Mahmoud Abu Shab, enveloppé dans un linceul, à l'extérieur du complexe médical Nasser à Khan Yunis, dans la bande de Gaza, le 26 novembre 2025.

Amnesty International affirme, dans un rapport publié le 27 novembre, qu’Israël poursuit des actes relevant du génocide dans la bande de Gaza, malgré le cessez-le-feu annoncé le 9 octobre.

Dans un communiqué, l’organisation souligne que, même si l’intensité des attaques a diminué et qu’une aide humanitaire limitée a pu entrer dans l’enclave,
"le génocide commis par Israël n’a pas cessé",
selon les mots de sa secrétaire générale, Agnès Callamard.

Dans sa nouvelle analyse juridique, Amnesty estime qu’Israël continue de violer la Convention sur le génocide à travers une série d’actes visant délibérément la population palestinienne de Gaza: homicides de grande ampleur, graves atteintes physiques et psychologiques, et maintien de conditions de vie susceptibles d’entraîner leur destruction.


Le rapport s’appuie aussi sur les témoignages de personnels humanitaires et médicaux décrivant des souffrances persistantes malgré la trêve.


Depuis l’entrée en vigueur de ce cessez-le-feu, l’organisation fait état d’au moins 327 morts, dont 136 enfants, tués dans des attaques israéliennes.


Amnesty accuse également Israël de continuer à limiter l’accès aux biens essentiels, nourriture, carburant, matériel médical, et de ne pas respecter les mesures ordonnées par la Cour internationale de justice (CIJ), qui avait jugé en janvier 2024 que les droits des Palestiniens à Gaza étaient
"plausiblement menacés"
au regard de la Convention sur le génocide.

Le rapport dénonce en outre la poursuite des déplacements forcés, la destruction des terres cultivables, l’interdiction d’accès à la mer et des conditions de vie dangereuses. Pour Amnesty,
"rien ne montre un changement d’intention"
de la part d’Israël. L’organisation décrit un territoire désormais majoritairement contrôlé par l’armée israélienne, où les Palestiniens seraient relégués dans les zones les plus défavorisées.

D’après le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les habitants de Gaza survivent avec seulement deux repas par jour, dépourvus d’aliments nutritifs, tandis que des produits de base comme la viande ou les œufs restent pratiquement introuvables.

L’accès à l’aide demeure limité, les infrastructures ne sont pas réparées et de graves risques sanitaires persistent en raison des eaux usées, des débris contaminés et des munitions non explosées.


Amnesty critique également l’absence de procédure judiciaire:
"Les autorités israéliennes n’ont ouvert aucune enquête ni engagé de poursuites contre les personnes suspectées d’actes de génocide"
, déclare Agnès Callamard, qui souligne que les responsables israéliens qu’elle accuse de l’avoir orchestré sont toujours en fonction.

L’organisation s’inquiète enfin d’un relâchement de la pression internationale, citant notamment la reprise des exportations d’armes allemandes vers Israël le 24 novembre et l’abandon par l’Union européenne d’un vote sur la suspension de l’accord commercial UE-Israël.


"Il ne faut pas relâcher les pressions"
, avertit Callamard, appelant à un embargo total sur les transferts d’armes vers Israël ainsi qu’à un accès sans restriction des journalistes et observateurs des droits humains à Gaza.

Elle conclut en avertissant qu’il ne faut
"pas se laisser tromper par le cessez-le-feu"
, qui selon elle dissimule la poursuite d’un processus génocidaire déjà dramatique et susceptible de s’aggraver sans une action urgente de la communauté internationale.

Pour rappel, les attaques israéliennes dans la bande de Gaza ont causé près de 70 000 morts, en majorité des femmes et des enfants. Malgré la trêve instaurée le mois dernier, bombardements, restrictions humanitaires, famine et effondrement des services essentiels continuent d’affecter les civils.


Sur le plan juridique, la CIJ a ordonné en janvier 2024 des mesures provisoires, estimant que les droits des Palestiniens risquaient d’être violés dans le cadre de la Convention sur le génocide.


De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, notamment pour l’usage de la famine comme méthode de guerre.


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