Anne Sinclair: "Va-t-on faire des distinctions entre Français maintenant ?"

15:0026/06/2024, mercredi
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La journaliste franco-américaine, Anne Sinclair.
Crédit Photo : JACQUES DEMARTHON / AFP
La journaliste franco-américaine, Anne Sinclair.

À six jours du premier tour des législatives françaises, la journaliste franco-américaine, Anne Sinclair, s'est dite "catastrophée" et "n'ayant pas envie de sourire".

Elle a déclaré, dans Quotidien sur TMC, que le Rassemblement national voulait abolir le droit du sol, alors que même le régime de Vichy ne l'avait pas fait. Elle s'est interrogé:


On parle aujourd'hui de Français d'origine étrangère. On va faire des distinctions maintenant entre Français ?

Et d'ajouter:
"La préférence nationale est un slogan qui fait chic: 'La France aux Français'. Il était celui des ligues d'extrême droite au 20ème siècle"
, avant de prononcer le texte du grand pasteur allemand, Martin Niemöller, qui date de 1945.

"Quand on est venu chercher les communistes, je n'étais pas communiste, je n'ai rien dit. Quand on est venu chercher les socialistes, je n'étais pas socialiste, je n'ai rien dit. Quand on est venu chercher les Juifs, je n'étais pas Juif, je n'ai rien dit et quand on est venu me chercher, il n'y avait personne pour protester"
, a-t-elle expliqué, invitant les gens à réagir.

"Je ne voudrais pas qu'on vive cette situation et qu'on ajoute ces mots au texte: 'Quand on est venu chercher les Musulmans, je n'ai rien dit car je n'étais pas Musulman'"
, a-t-elle commenté.

La décision de Macron est irresponsable


Sinclair s'est exclamée:


On ne pensait pas vivre cela, parce que ce n'était pas nécessaire et qu'Emmanuel Macron n'avait pas besoin de dissoudre. Pas du Tout !

"Au soir d'un scrutin où les Français avaient dit leur colère, il repropose un scrutin pour qu'on redise sa colère !"

C'est ce qu'elle a fait savoir, notant que tous les observateurs affirment qu'il n'y a vraiment aucune raison pour que les Français se déjugent trois semaines plus tard.


Elle a ajouté qu'elle avait trouvé la décision du président français
"irresponsable"
car
"la guerre est en Europe",
et que
"les Jeux olympiques auront lieu en moins d'un mois..."

"
On risque d'avoir Jordan Bardella avec Emmanuel Macron. C'est à dire l'inconnu en plus de tout ce que représente le Rassemblement national",
a expliqué la journaliste, précisant:

Je ne suis pas une femme politique, je suis une observatrice engagée mais qui a de la mémoire.

"J'ai une mémoire longue. Pour moi le RN n'est pas né il y a un mois ou 6 mois",
a-t-elle conclu.

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