Plus de 90 groupes humanitaires et de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont appelé, mardi, l'UE à abandonner sa nouvelle politique d'immigration et d'asile.
Dans un communiqué commun, ces groupes ont déclaré:
Pour que les réfugiés puissent bénéficier d'une protection, les États doivent garantir le droit de demander et de bénéficier de l'asile et respecter leurs engagements à l'égard du système international de protection des réfugiés.
Ces derniers ont exhorté l'UE et ses Etats membres à préserver le droit à l'asile territorial en Europe.
Les besoins mondiaux en matière de protection sont plus élevés que jamais et les pays à revenu faible et intermédiaire accueillent 75 % des réfugiés dans le monde.
Le Danemark et l'Allemagne envisagent des mesures similaires, et 15 États membres de l'UE soutiennent le transfert du traitement des demandes d'asile en dehors de l'UE.
Ces efforts s'inscrivent dans le cadre de stratégies plus larges visant à empêcher les demandeurs d'asile d'atteindre l'UE, souvent au mépris des droits de l'homme.
Risque d'atteinte à l'intégrité physique et mentale
L'externalisation des procédures d'asile vers des pays tiers soustrait les États à leurs responsabilités légales et sape la Convention relative au statut des réfugiés, rendant plus difficile l'accès à la justice des personnes dont les droits sont bafoués, ont-ils déclaré.
Le système de détention offshore de l'Australie montre comment de tels modèles conduisent à une détention prolongée, à des atteintes à l'intégrité physique et mentale et à des violations persistantes des droits de l'homme, ont-ils averti.
Ces mesures entraînent également le gaspillage de l'argent public, comme le montre le coût prévisionnel du Royaume-Uni de 1,8 million de livres (1,95 million de dollars) par demandeur d'asile refoulé vers le Rwanda, au lieu d'investir dans des systèmes d'asile équitables et humains, ont déclaré les groupes.
La faisabilité politique de l'externalisation de la procédure de demande d'asile a été fortement contestée en raison de la réticence des pays tiers à accepter les demandeurs d'asile que l'Europe rejette.
L'UE a également réorienté l'aide vers les efforts de prévention des migrations, 17 % de son aide au développement étant consacrée aux coûts liés aux réfugiés au niveau interne.
Ce manque d'engagement risque de compromettre la protection des réfugiés au niveau mondial, car d'autres pays pourraient être dissuadés d'assumer les responsabilités de l'UE.
Malgré les réformes prévues par le Pacte sur les migrations et l'asile récemment annoncé par l'UE, le transfert des demandeurs d'asile en dehors du territoire de l'UE n'est pas prévu, et l'UE devrait se concentrer sur la mise en œuvre d'un système d'asile axé sur les droits de l'homme et conforme au droit international, ont insisté les groupes de défense des droits.