Le ministre syrien des Affaires étrangères révèle avoir rencontré des Russes quelques heures avant la chute d'Assad

La rédaction avec
13:089/12/2025, mardi
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Une photo diffusée par le gouvernement de transition syrien montre le nouveau ministre des Affaires étrangères du pays, Asaad al-Shaibani.
Une photo diffusée par le gouvernement de transition syrien montre le nouveau ministre des Affaires étrangères du pays, Asaad al-Shaibani.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a dévoilé lundi de nouveaux éléments sur les dernières heures précédant l’effondrement du régime de Bachar al-Assad, notamment une rencontre décisive avec des responsables russes pour les avertir du basculement rapide de la situation dans le pays.

Dans le documentaire d’Al Jazeera "Les clés de Damas", Chaibani explique que l’opposition avait déjà engagé des négociations directes avec Moscou en pleine bataille, afin de préparer la transition politique et de discuter de l’avenir de la Syrie.


Il souligne que les contacts avec la Russie
"n’ont jamais été interrompus"
et qu’ils visaient avant tout à éviter que Moscou, qu’il décrit comme un
"facteur déterminant",
n’intervienne d’une manière susceptible de changer l’équilibre militaire.

"Les Russes étaient présents à nos côtés dans la salle d’opérations, et même avant cela"
, affirme-t-il.

Justifiant le choix d’engager ce dialogue en pleine confrontation armée, Chaibani explique:
"Nous avons décidé de parler aux Russes alors que les combats faisaient rage"
, l’objectif étant de préserver les intérêts stratégiques de la Syrie à long terme.

Il ajoute:
"Quel que soit le tournant décisif , la veille d’une victoire ou 48 heures avant la chute du régime, ce partenariat devait rester intact."

Selon lui, des discussions cruciales ont eu lieu le 6 décembre au poste-frontière de Bab Al-Hawa, à la frontière turque, alors même que les offensives se poursuivaient.

"Le cadre et le lieu de la réunion reflétaient parfaitement l’intensité des combats"
, précise-t-il.

Chaibani affirme enfin que la rencontre avec les Russes s’est déroulée
"quelques heures avant la chute du régime Assad"
, et que Moscou a été informé en temps réel de l’évolution sur le terrain.

Malgré son effondrement, la Russie reste un acteur majeur en Syrie, où elle dispose encore de deux bases militaires importantes.


Lundi, des chants de victoire ont résonné dans les mosquées à travers le pays pour marquer le premier anniversaire du renversement d’Assad, à l’appel du ministère des Biens religieux. Des défilés militaires ont eu lieu dans plusieurs villes, dont Damas, Daraa, Hama, Alep, Idlib et Lattaquié.


Depuis plusieurs jours, les Syriens commémorent la bataille de la "dissuasion d’agression", lancée le 27 novembre 2024 à Alep et qui a permis aux forces d’opposition d’entrer à Damas onze jours plus tard.


Pour beaucoup, la chute d’Assad le 8 décembre 2024 symbolise la fin de décennies de répression sévère et de violations généralisées des droits humains, en particulier au cours des quatorze années du soulèvement.


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