États-Unis: des candidats alternatifs pourraient faire basculer la présidentielle

La rédaction
11:4019/02/2024, lundi
AFP
Le président des États-Unis, Joe Biden et l'ancien président américain, Donald Trump.
Crédit Photo : TIMOTHY A. CLARY, SAUL LOEB / AFP
Le président des États-Unis, Joe Biden et l'ancien président américain, Donald Trump.

Aucun président sous une étiquette d'"indépendant" n'a été élu aux États-Unis depuis... George Washington en 1789. Sans que 2024 ne se dirige vers un tel scénario, un électorat désenchanté par un duel Biden-Trump pourrait se tourner vers une troisième voie, au risque de bousculer l'élection.

Les Américains l'ont signifié clairement dans les sondages: ils ne veulent pas d'un match retour entre Joe Biden et Donald Trump en novembre.


Le système politique aux États-Unis, où deux partis écrasent toute concurrence, laisse peu de chances qu'un candidat alternatif s'installe à la Maison Blanche en 2025.

Les experts estiment néanmoins que ces candidatures pourraient avoir un impact non négligeable sur une élection qui s'annonce serrée.


Les démocrates se souviennent en particulier comment la candidate du Parti vert Jill Stein avait entamé les chances d'Hillary Clinton de remporter la présidentielle en 2016 face à Donald Trump.


L'écologiste est de retour cette année aux côtés d'autres candidats alternatifs, tels que le militant antiracisme Cornel West, ou encore Robert F. Kennedy Jr., dont le nom résonne à travers le monde comme l'écho d'une dynastie politique.


Le consultant politique Douglas MacKinnon, qui a travaillé à la Maison Blanche sous Ronald Reagan et George Bush père, estime que le neveu de "JFK" a transformé l'élection en véritable compétition à trois candidats.

Et pour ceux qui en doutent, il rappelle comment une multitude d'experts et commentateurs se moquaient des chances de Donald Trump en 2016.


Dans une tribune de The Hill, Douglas MacKinnon a récemment écrit:


Les paroles et les avertissements de (Robert F.) Kennedy résonnent désormais chez les jeunes électeurs ici aux États-Unis.

Sondages


Les opinions diffèrent cependant pour savoir quel candidat est le plus menacé par "RFK Jr.", qui partage fréquemment des théories sur les vaccins et une aversion pour l'aide à l'Ukraine. Deux thèmes davantage répandus au sein de l'électorat trumpiste.


Joe Biden et Donald Trump sont au coude-à-coude dans la moyenne des sondages établie par RealClearPolitics. Mais si l'on ajoute Robert F. Kennedy Jr. dans l'équation, ce dernier récolte 17% des intentions de vote tandis que l'ex-président républicain compte cinq points d'avance sur son successeur démocrate.

Pour Kyle Kondik, un analyste politique à l'université de Virginie, il faut cependant faire preuve de prudence avec ces sondages, qui gonflent souvent de manière artificielle le soutien envers les candidats indépendants. Ceux-ci débutent habituellement avec de grandes ambitions avant de s'étioler.


Toute la difficulté pour ces petits candidats réside dans la capacité à lever des fonds pour ne serait-ce que figurer sur le scrutin, affirme-t-il.


Mais selon l'analyste,
"les sondages qui incluent tous les candidats potentiels montrent généralement que Joe Biden est davantage lésé"
par ces candidatures que Donald Trump.

"Zombie"


Robert F. Kennedy Jr., Jill Stein, et Cornel West pourraient être rejoints par d'autres aspirants à la Maison Blanche, comme l'ancienne élue républicaine anti-Trump Liz Cheney.


Un groupé nommé "No Labels" ("Pas d'étiquettes") veut également proposer un candidat de l'
"unité"
pour novembre, face aux candidats des deux grands partis qui créent la
"division",
affirme-t-il.

En 2016, Jill Stein n'avait remporté qu'1% des voix mais son total dans plusieurs États clés remportés par Donald Trump était plus important que l'écart des voix entre le républicain et Hillary Clinton.

Un rapport parlementaire américain paru en 2018 avait affirmé que Moscou avait en coulisses promu des publications sur les réseaux sociaux soutenant Jill Stein, menant Hillary Clinton à la qualifier d'
"agent russe".

Jill Stein a rejeté en janvier les accusations selon lesquelles elle aurait permis la victoire de Donald Trump en 2016.


À la chaîne NewsNation, elle a lancé:


Les électeurs ont le droit de choisir pour qui ils votent.

"Essayer d'enfoncer deux candidats dans le gosier des électeurs - deux candidats zombie venant de deux partis zombie qui ont été au service des élites économiques - je trouve ça incroyablement arrogant"
, a déclaré la candidate écologiste.

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