France : Lecornu suspend les dépenses de communication de l’État jusqu’à fin 2025

16:1123/09/2025, Salı
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Le nouveau Premier ministre français, Sébastien Lecornu, participe à une réunion lors de sa visite au centre de santé départemental de Mâcon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025.
Crédit Photo : JEFF PACHOUD / AFP
Le nouveau Premier ministre français, Sébastien Lecornu, participe à une réunion lors de sa visite au centre de santé départemental de Mâcon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025.

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a décidé de suspendre toute nouvelle dépense de communication de l’État jusqu’à la fin de l’année 2025. Cette décision concerne l’ensemble des ministères, agences et opérateurs publics.

Par voie d’un communiqué diffusé le 23 septembre depuis l’Hôtel de Matignon, le chef du gouvernement a précisé que seules les campagnes liées à la santé publique et au recrutement dans la fonction publique seront maintenues. Les projets déjà contractualisés ne seront pas interrompus.


La mesure s’appuie sur les travaux de la mission "État Efficace", qui mène actuellement une revue générale des dépenses de communication publiques dans le cadre de la préparation du budget 2026. L’objectif est de réduire de 20 % ces dépenses l’an prochain par rapport à leur niveau de 2025, afin de concentrer les moyens sur des politiques jugées prioritaires et directement utiles aux citoyens.

Cette décision s’inscrit dans la stratégie annoncée par Sébastien Lecornu de rationaliser les dépenses publiques, dans un contexte marqué par un endettement record et la dégradation récente de la note souveraine de la France par deux agences internationales. Elle vise à montrer un effort de discipline budgétaire alors que le Premier ministre tente toujours de former son gouvernement.


Cette décision intervient alors que le gouvernement peine à stabiliser la situation politique et budgétaire. Le cabinet de François Bayrou avait été renversé le 8 septembre après avoir perdu un vote de confiance à l’Assemblée nationale, en pleine controverse sur les choix retenus pour le budget 2026. Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le lendemain, n’a pas encore constitué son gouvernement.

Dans l’intervalle, les mobilisations sociales du 10 et du 18 septembre ont montré la colère d’une partie de la population face aux mesures d’austérité, et les syndicats menacent désormais d’appeler à une nouvelle journée de mobilisation nationale si aucun infléchissement n’est annoncé.


Dans ce contexte, l’agence Fitch Ratings a officiellement abaissé, le 12 septembre 2025, la note souveraine de la France de AA- à A+, invoquant
"l’absence d’horizon clair pour la stabilisation de la dette"
ainsi que des déficits publics persistants et une instabilité politique grandissante.

Quelques jours plus tard, Morningstar DBRS a, elle aussi, dégradé la note française, la ramenant d’AA (high) à AA, tout en modifiant sa perspective en stable. Cette deuxième dégradation dans un laps de temps rapproché souligne les inquiétudes des marchés quant à la capacité de la France à assainir ses finances publiques dans un contexte de gouvernance fragile.


La dette publique française s’élève à environ 3 345 milliards d’euros au premier trimestre 2025. Elle représente à peu près 114 % du PIB, dépassant largement le seuil des 100 % considéré comme critique par de nombreux économistes.


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