
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a décidé de suspendre toute nouvelle dépense de communication de l’État jusqu’à la fin de l’année 2025. Cette décision concerne l’ensemble des ministères, agences et opérateurs publics.
Par voie d’un communiqué diffusé le 23 septembre depuis l’Hôtel de Matignon, le chef du gouvernement a précisé que seules les campagnes liées à la santé publique et au recrutement dans la fonction publique seront maintenues. Les projets déjà contractualisés ne seront pas interrompus.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie annoncée par Sébastien Lecornu de rationaliser les dépenses publiques, dans un contexte marqué par un endettement record et la dégradation récente de la note souveraine de la France par deux agences internationales. Elle vise à montrer un effort de discipline budgétaire alors que le Premier ministre tente toujours de former son gouvernement.
Dans l’intervalle, les mobilisations sociales du 10 et du 18 septembre ont montré la colère d’une partie de la population face aux mesures d’austérité, et les syndicats menacent désormais d’appeler à une nouvelle journée de mobilisation nationale si aucun infléchissement n’est annoncé.
Quelques jours plus tard, Morningstar DBRS a, elle aussi, dégradé la note française, la ramenant d’AA (high) à AA, tout en modifiant sa perspective en stable. Cette deuxième dégradation dans un laps de temps rapproché souligne les inquiétudes des marchés quant à la capacité de la France à assainir ses finances publiques dans un contexte de gouvernance fragile.
La dette publique française s’élève à environ 3 345 milliards d’euros au premier trimestre 2025. Elle représente à peu près 114 % du PIB, dépassant largement le seuil des 100 % considéré comme critique par de nombreux économistes.