L'imam Noureddine Aoussat dénonce le silence des rabbins sur la situation à Gaza, dans une lettre adressée au Grand rabbin de France, Haïm Korsia.
Dans une lettre adressée au Grand rabbin de France, l'imam franco-algérien Noureddine Aoussat exprime sa consternation face au silence des rabbins français concernant la tragédie qui se déroule à Gaza.
Le Silence des Rabbins Français sur Gaza
Le Silence des Rabbins Français sur Gaza
Dénonçant un massacre d'une barbarie sans précédent, l'imam Aoussat souligne:
"Le silence des rabbins de France, le vôtre en premier, monsieur le Grand rabbin, fut, dès les premières semaines, a minima problématique. Et au fil du temps, après près de huit mois d’une guerre à dessein génocidaire, cet inqualifiable silence devient insupportable".
Pour Aoussat, la situation actuelle à Gaza revêt une importance historique majeure, rappelant:
"Ce qui se passe actuellement à Gaza, d’une barbarie jamais vue depuis des siècles, pour nombre d’observateurs pourtant sans attache particulière avec les Israéliens ou Palestiniens, engage l’avenir de toute l’humanité".
Le religieux compare la situation actuelle avec la Nakba de 1948, soulignant les similitudes entre les deux situations.
Appel à l'Humanité et à la Justice
Appel à l'Humanité et à la Justice
Le silence des rabbins français est jugé alarmant par l'imam, qui déclare:
"Aucune voix de rabbin en France ne se fait entendre pour rappeler raison aux autorités israéliennes indéniablement aveuglées par une soif de vengeance !"
Il pointe du doigt ce mutisme face à la souffrance des civils palestiniens, déplorant le manque d'empathie
"des clercs".
L'imam exprime également sa perplexité quant à ce silence prolongé, affirmant:
"Quand la tragédie dure autant de mois et que le nombre de victimes atteint de telles proportions, force est de dire que ces silences deviennent très bruyants, voire assourdissants".
Il souligne l'importance de l'expression même par le silence, citant la poétesse Constance de Théis:
On dévoile plus souvent ses opinions par son silence que par ses paroles.
L'appel de 85 personnalités juives françaises, publié dans Libération sous le titre "Vous n’aurez pas le silence des juifs de France", est mentionné par Aoussat pour illustrer le mécontentement croissant face à ce mutisme des rabbins. Il cite également le psychiatre Gérard Haddad, signataire de cet appel, qui qualifie ce silence de tragique.
Dans sa lettre, Aoussat interpelle directement le Grand rabbin de France:
"Permettez-moi donc, monsieur le grand rabbin de France, de vous préciser pourquoi je vous interpelle".
Il évoque son propre engagement pour le dialogue interreligieux et son opposition à l'antisémitisme, soulignant sa ferme conviction dans la fraternité entre les peuples.
Manque d'empathie
Manque d'empathie
Le manque d'empathie du Grand rabbin de France est critiqué par l'imam, qui déclare:
"Vous usez d’une dialectique pour le moins sidérante, juste pour éviter d’exprimer une compassion qui, somme toute, vous aurait honoré et nous aurait rassurés de votre aptitude au décentrement et à l’empathie."
L'imam en appelle à un sursaut d'humanité et de justice de la part du Grand rabbin de France, exhortant à reconnaître la souffrance des Palestiniens et à œuvrer en faveur d'une paix véritable dans la région.
Une lettre rappelle l'impérieuse nécessité d'une solidarité humaine face à la tragédie qui se déroule à Gaza.
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