Human Rights Watch accuse Israël de crimes de guerre pour transferts forcés de Palestiniens en Cisjordanie occupée

La rédaction avec
10:3721/11/2025, Cuma
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Des Palestiniens déplacés passent devant un véhicule transportant d'autres personnes à l'ouest de la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 novembre 2025.
Crédit Photo : Bashar TALEB / AFP
Des Palestiniens déplacés passent devant un véhicule transportant d'autres personnes à l'ouest de la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 novembre 2025.

L’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a affirmé jeudi que l’armée israélienne avait contraint, en janvier, des dizaines de milliers de Palestiniens à quitter trois camps de réfugiés situés dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Selon HRW, ces déplacements forcés, contraires au droit international, constituent des "crimes de guerre".


Le rapport se penche sur "l’opération Iron Wall", une vaste offensive lancée par Israël le 21 janvier dans le camp de réfugiés de Jénine, puis étendue à ceux de Tulkarem et de Nour Shams, ainsi qu’à d’autres secteurs du nord de la Cisjordanie.


D’après HRW, environ 32 000 résidents ont été contraints de partir, ce qui représente le plus grand déplacement de Palestiniens en Cisjordanie depuis 1967.

Parmi les témoignages recueillis figure celui de Nadim M., un homme de 60 ans, père de quatre enfants. Il raconte que des soldats israéliens
"l’ont ligoté avec des attaches en plastique, ont fouillé sa maison, puis ont ordonné à sa famille de partir, les avertissant que tout écart à gauche ou à droite les exposerait aux tirs de snipers positionnés en hauteur à proximité".

Le rapport souligne également que l’armée israélienne a détruit 850 maisons et autres bâtiments, sans prendre de
"mesures adéquates pour garantir une évacuation sûre et digne des civils"
, et sans tenir compte des besoins des personnes handicapées.

HRW accuse Israël d’avoir procédé à un déplacement forcé en violation du droit humanitaire international applicable aux situations d’occupation, ce qui
"équivaut à des crimes de guerre"
. L’organisation estime en outre que ces actes s’inscrivent dans le cadre d’un
"transfert forcé de population et d’autres traitements inhumains"
pouvant relever de crimes contre l’humanité selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

L’ONG appelle Israël à mettre fin aux démolitions, à permettre aux habitants de regagner leurs foyers, à répondre aux besoins humanitaires urgents et à coopérer avec les enquêtes de l’ONU et de la Cour pénale internationale.


Interrogé par Anadolu sur ce rapport, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a rappelé la position des Nations unies lors d’un point de presse.
"Cela fait longtemps que nous alertons sur la situation en Cisjordanie"
, a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’ONU
"suit de près le rapport publié aujourd’hui par Human Rights Watch"
et que ses représentants, sur le terrain comme au Conseil de sécurité, se montrent "très clairs" quant aux dangers qui pèsent sur les civils palestiniens, notamment en pleine saison de récolte des olives.

Selon lui, l’ONU a
"directement soulevé cette question auprès des autorités israéliennes, en privé comme publiquement, et continuera de le faire".

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ses opérations en Cisjordanie occupée. Plus de 1 076 Palestiniens y ont été tués et 10 700 blessés dans des attaques menées par les forces israéliennes et des colons. Par ailleurs, plus de 20 500 personnes ont été arrêtées.


En juillet dernier, la Cour internationale de justice a rendu un avis historique jugeant illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens et appelant au démantèlement de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.


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