Kirghizstan: adoption d'une loi restrictive pour les ONG étrangères

13:1214/03/2024, Perşembe
AFP
Le Parlement Kirghizstan indique le projet de loi a été adopté en troisième lecture et doit "favoriser la transparence des activités des ONG, dont celles financées par des Etats étrangers".
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Le Parlement Kirghizstan indique le projet de loi a été adopté en troisième lecture et doit "favoriser la transparence des activités des ONG, dont celles financées par des Etats étrangers".

Le Parlement du Kirghizstan a adopté jeudi une loi semblable au modèle russe sur les "agents de l'étranger" qui renforce le contrôle du gouvernement sur les ONG, régulièrement accusées de déstabilisation par ce régime d'Asie centrale affermissant sa mainmise sur la société civile.

Le projet de loi a été adopté en troisième lecture et doit
"favoriser la transparence des activités des ONG, dont celles financées par des Etats étrangers"
, indique le Parlement sur son site.

Le terme
"ONG exerçant les fonctions de représentant étranger"
a été introduit dans la législation, compliquant les activités des organisations qualifiées ainsi, qui risquent une suspension en cas de manquement aux règles.

Par le passé, le président kirghiz Sadyr Japarov avait déjà menacé de
"prendre des mesures légales contre les ONG portant atteinte à l'Etat et à la sécurité politique".

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait qualifié ce projet de loi de
"préoccupant"
et exhorté les autorités kirghizes à le réviser.

Et un groupe de neuf ONG, dont Human Rights Watch (HRW), avait appelé le Parlement à
"rejeter cette législation répressive constituant une menace grave pour les ONG".

Autre illustration de l'emprise croissante des autorités sur la société civile, le Kirghizstan travaille depuis plus d'un an et demi sur un projet de loi semblable mais s'appliquant aux médias, critiqué par les Etats-Unis et l'Union européenne.


Parmi les cinq ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, où la liberté d'expression reste encadrée et l'opposition politique quasi inexistante, le Kirghizstan a longtemps fait figure d'exception, avec trois présidents renversés par des révolutions (2005, 2010, 2020) depuis l'indépendance de l'URSS en 1991.


Mais ces derniers mois, les autorités ont arrêté plusieurs journalistes et voulu fermer plusieurs médias privés couvrant notamment l'opposition politique ou des affaires de corruption.


Des ONG dénoncent une concentration du pouvoir entre les mains du dirigeant Sadyr Japarov et du chef des services secrets, Kamtchybek Tachiev.

Ces dernières semaines, les médias étatiques kirghiz avaient critiqué de concert les
"tentatives d'ingérence des agents étrangers"
, une
"guerre de l'information menée par des acteurs extérieurs pour renverser le gouvernement"
, ou encore
"l'influence informationnelle déstabilisatrice de l'Occident".

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