Le président colombien Gustavo Petro a annoncé vendredi suspendre les négociations de paix avec la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN), impliquée dans la mort de près de 40 personnes en deux jours.
Rappelant les pires heures du conflit armé en Colombie, les guérilleros de l'ELN ont attaqué jeudi la population civile et affronté les dissidents de l'ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans la région du Catatumbo (nord-est), selon des sources officielles.
Plusieurs blessés ont été transportés dans des hôpitaux voisins et des dizaines de familles ont été déplacées, selon les autorités.
"Revenus illégaux"
Le Catatumbo a connu un conflit sanglant au début des années 2000, opposant la guérilla de l'ELN à des groupes paramilitaires d'extrême droite tentant de prendre le contrôle de ce territoire.
"Campagne militaire"
Toutefois, peu d'avancées ont été enregistrées, en raison de la poursuite d'attaques par les rebelles et de divergences à la table des négociations. En septembre, les pourparlers avec l'ELN avaient déjà été suspendus, avant de reprendre en novembre.
L'accord de paix de 2016 avec la guérilla marxiste des FARC, alors la plus puissante guérilla d'Amérique latine, avait permis de réduire un temps la violence en Colombie, premier producteur de cocaïne. Mais le conflit interne s'est de nouveau intensifié ces dernières années.
L'ELN, qui a pris les armes en 1964, compte quelque 5.800 membres dans le pays, selon les services de renseignement militaire.