
Le projet de budget 2026 entre en examen lundi à l’Assemblée nationale, dans un contexte économique et un climat politique tendu, après la dégradation de la note de la France par l’agence S&P et le rejet des motions de censure contre l’exécutif.
Présenté en conseil des ministres le 14 octobre, le projet de loi de finances (PLF) 2026 prévoit environ 30 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit public à 4,7 % du PIB l’an prochain, contre 5,4 % en 2025.
Coup de rabot sur les niches fiscales et les dépenses publiques
Un effort partagé mais contesté
Le gouvernement maintient également l’impôt exceptionnel sur les hauts revenus, instauré en 2025, tant que le déficit public restera supérieur à 3 % du PIB. Cette taxe vise les revenus dépassant 250 000 euros pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple, avec un taux minimal d’imposition de 20 %.
Un calendrier parlementaire serré
Le gouvernement a choisi de ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution et promet de laisser le Parlement débattre et voter le texte. Ce choix allonge les discussions mais ne modifie pas les délais imposés par la Constitution, le budget doit être adopté avant la fin de l’année.
Les députés disposent donc de peu de temps. Les travaux en commission s’achèveront le 22 octobre, avant l’ouverture des débats en séance publique du 24 au 29 octobre, interrompus le 30 pour la journée d’initiative du Rassemblement national.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sera examiné à partir du 4 novembre, pour un vote attendu le 12 novembre, avant son passage au Sénat du 17 novembre au 10 décembre.
Une France sous surveillance financière
Vendredi, l’agence S&P a abaissé la note de la France de "AA-" à "A+", invoquant une "incertitude élevée" sur les finances publiques. Elle estime que le retour du déficit sous les 3 % du PIB ne se fera pas avant 2029, et que la dette publique pourrait atteindre 121 % du PIB en 2028, contre 112 % fin 2024.Cette dégradation accroît la pression sur l’exécutif, engagé dans une trajectoire d’assainissement budgétaire difficile, alors que les marges de manœuvre politiques demeurent étroites à l’Assemblée nationale.