
La France devra réaliser un effort budgétaire d’au moins 112 milliards d’euros d’ici à 2032 pour respecter ses engagements européens en matière de finances publiques. C’est ce que conclut une note publiée ce jeudi par le Conseil d’analyse économique, un organisme indépendant placé auprès du Premier ministre, chargé de conseiller le gouvernement.
Selon ses projections citées par la presse française, une trajectoire réaliste permettrait de stabiliser la dette publique autour de 124 % du PIB à l’horizon 2032, tout en ramenant le déficit sous les 3 % dès 2029.
Le gel de la réforme des retraites, suspendue sans calendrier de reprise, risque d’aggraver encore le déséquilibre budgétaire. D’après les modélisations du CAE, si les taux d’intérêt poursuivent leur remontée, l’effort à produire pourrait atteindre 127 milliards d’euros.
Ajustement graduel
L’ajustement envisagé par les économistes serait progressif, mais commencerait dès 2026, avec un effort initial de 27 milliards d’euros, soit près de 0,9 % du PIB. Le CAE estime qu’un choc budgétaire brutal aurait un coût social et économique trop élevé.
Parmi les leviers budgétaires évoqués figurent notamment le gel en volume du budget de l’État, un recentrage de certaines aides publiques, des ajustements fiscaux ciblés sur les plus hauts revenus ou les grandes entreprises, ou encore une réflexion sur la fiscalité du patrimoine.
Réformes structurelles
Selon les chiffres avancés par Bercy, le déficit public devrait s’élever à 5,4 % du PIB en 2025, avant de redescendre à 4,7 % en 2026. L’objectif affiché est de revenir sous les 3 % en 2029, conformément aux engagements européens. La dette publique atteindrait 116,2 % du PIB fin 2025. Pour faire face à ces déséquilibres et refinancer sa dette, l’État prévoit d’emprunter 310 milliards d’euros en 2026, un niveau jamais atteint jusque-là, équivalant à 10,1 % du PIB.