
Les tensions entre Israël et les États-Unis se sont accentuées lundi, après que plusieurs ministres israéliens ont critiqué l’administration du président Donald Trump pour avoir négocié, sans coordination avec Tel-Aviv, la libération du soldat israélo-américain Edan Alexander détenu par le Hamas, ont rapporté les médias locaux.
D’après la chaîne israélienne Channel 13, malgré les tentatives du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu de préserver une image de coopération étroite avec Washington, les relations bilatérales se détériorent rapidement. Certains ministres auraient vivement désapprouvé l’accord conclu entre les États-Unis et le Hamas, estimant qu’il a été mené sans consultation ni participation israélienne.
Le Hamas a confirmé la libération d’Edan Alexander dans la journée de lundi. L’armée israélienne a indiqué que la Croix-Rouge avait remis le soldat, qui a ensuite été transféré en Israël.
Channel 12 a précisé que Washington n’avait pas impliqué Israël dans les négociations ayant mené à la libération d’Alexander. Israël n’aurait été mis au courant de l’accord que vendredi, via des sources non officielles. Dimanche matin, Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient, aurait informé Netanyahu et Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et chef de la délégation israélienne aux négociations, de l’accord finalisé avec le Hamas.
Channel 12, citant deux sources israéliennes anonymes, a également rapporté que le chef d’état-major Eyal Zamir aurait mis en garde, lors d’une réunion à huis clos, contre le risque que les États-Unis préparent une initiative non communiquée, en vue de la visite imminente de Trump au Moyen-Orient. L’armée israélienne a refusé de commenter ces propos.
Washington, avec l’aide de médiateurs égyptiens et qataris, pousse en faveur d’un cessez-le-feu et d’un échange de prisonniers. Une délégation israélienne est attendue mardi à Doha pour poursuivre les discussions.
Cette séquence coïncide avec la première tournée régionale de Trump depuis le début de son second mandat, du 13 au 16 mai, en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.
Israël estime à 58 le nombre d’otages israéliens encore détenus à Gaza, dont 21 seraient en vie. En parallèle, plus de 9 900 Palestiniens sont emprisonnés en Israël, dans des conditions dénoncées par des ONG comme inhumaines, incluant torture, privations alimentaires et absence de soins médicaux, ayant entraîné plusieurs décès.
Depuis octobre 2023, la guerre menée par Israël à Gaza a causé près de 52 900 morts palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. En novembre, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Par ailleurs, Israël fait l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice.