Une femme pousse un vélo chargé de ses affaires à travers les décombres à Khan Yunis, dans le sud de Gaza, le 12 octobre 2025, alors que les familles reviennent pour récupérer leurs biens et évaluer les dégâts après le retrait progressif d'Israël.
Plus d’un million de femmes et de filles à Gaza ont besoin d’aide alimentaire, et près de 250 000 nécessitent une assistance nutritionnelle urgente, a averti ONU Femmes vendredi, soulignant que malgré un cessez-le-feu fragile, la crise humanitaire reste aiguë.
"Ce cessez-le-feu représente une occasion d’agir vite pour empêcher la famine de s’aggraver"
, a déclaré Sofia Calltorp, directrice du bureau de l’ONU Femmes à Genève.
Elle a précisé que l’accord entre le Hamas et Israël, conclu début octobre, offre un répit temporaire sans pour autant mettre fin à la détresse des civils: de nombreuses femmes et filles, déplacées à plusieurs reprises depuis le début du conflit, affrontent désormais l’hiver sans abri.
"Pendant deux ans, environ deux femmes et filles ont été tuées chaque heure à Gaza"
, a rappelé Calltorp.
"Ce chiffre illustre l’ampleur de la tragédie et restera une tache sur notre conscience collective."
Elle a ajouté que la plupart des femmes de Gaza ont été déplacées au moins quatre fois depuis le début de la guerre; ce cessez-le-feu représente pour elles
"la première chance de cesser de fuir, de se sentir en sécurité et de reconstruire leur vie".
D’après l’agence onusienne, une famille sur sept à Gaza est aujourd’hui dirigée par une femme, qui a besoin d’une aide directe pour nourrir ses enfants, accéder aux soins, reconstruire ses moyens de subsistance et retrouver une certaine stabilité.
Calltorp a insisté sur le rôle central des femmes dans la reconstruction de Gaza:
"Il n’y aura pas de relèvement possible sans celles qui ont tenu Gaza debout malgré la faim, la peur et l’exil."
Elle a exhorté toutes les parties à respecter le cessez-le-feu et les donateurs à renforcer leur soutien, avertissant que l’exclusion des femmes des efforts de reconstruction priverait Gaza d’un véritable avenir.
Enfin, Calltorp a souligné que chaque dollar investi dans des programmes dirigés par des femmes est
“un acompte sur l’espoir”
, affirmant que ces investissements rapportent jusqu’à huit fois leur valeur aux communautés locales.
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