
Les autorités de Gaza ont accusé vendredi l’armée israélienne d’avoir prélevé des organes sur les corps de Palestiniens, appelant à la création d’un comité d’enquête international pour faire la lumière sur ce qu’elles qualifient de "crime horrible".
Selon Ismail Thawabta, directeur du bureau des médias du gouvernement de Gaza, 120 corps ont été restitués par Israël au cours des trois derniers jours via le Comité international de la Croix-Rouge. La majorité, a-t-il affirmé à l’agence Anadolu, sont revenus dans un état déplorable, présentant des signes d’exécutions sommaires et de torture.
Thawabta a précisé que certains corps avaient les yeux bandés et les membres liés, tandis que d’autres portaient des marques de strangulation et de cordes autour du cou, évoquant des meurtres délibérés.
Le responsable a exhorté la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à ouvrir sans délai une enquête internationale pour établir les responsabilités.
L’armée israélienne n’a pas réagi à ces accusations.
D’après la Campagne nationale palestinienne pour la restitution des corps des martyrs, Israël détiendrait actuellement 735 corps de Palestiniens, dont 67 enfants. Le quotidien israélien Haaretz indique pour sa part qu’environ 1 500 corps de Gazaouis sont conservés sur la base militaire de Sde Teiman, dans le désert du Néguev.
Dans le cadre du cessez-le-feu conclu début octobre entre Israël et le Hamas, le mouvement palestinien a libéré 20 prisonniers israéliens vivants et remis les corps de 10 autres, en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens.
Cet accord repose sur un plan en 20 points présenté par le président américain Donald Trump, qui prévoit notamment la reconstruction de Gaza et la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance sans le Hamas.
Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont fait près de 68 000 morts à Gaza, principalement des femmes et des enfants, rendant l’enclave presque inhabitable.