L'Ukraine appelle l'Europe à se mobiliser pour contrer l'"escalade" de la Russie

16:482/10/2025, Perşembe
AFP
Le président français Emmanuel Macron, la Première ministre danoise Mette Frederiksen, le chancelier allemand Friedrich Merz, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais Donald Tusk posent ensemble lors du 7e sommet de la Communauté politique européenne (CPE) au Bella Center de Copenhague, au Danemark, le 2 octobre 2025.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron, la Première ministre danoise Mette Frederiksen, le chancelier allemand Friedrich Merz, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais Donald Tusk posent ensemble lors du 7e sommet de la Communauté politique européenne (CPE) au Bella Center de Copenhague, au Danemark, le 2 octobre 2025.

Les récentes incursions de drones en Europe montrent que la Russie cherche "l'escalade", a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en appelant les Européens à se mobiliser aux côtés de l'Ukraine, lors d'un sommet à Copenhague jeudi.

La stratégie de Moscou est
"simple: diviser l'Europe"
, a-t-il souligné lors de ce sommet de la Communauté politique européenne (CPE), qui rassemble la quasi totalité des pays européens, à l'exception de la Russie et du Bélarus.

"Nous devons faire exactement le contraire",
a-t-il insisté. Volodymyr Zelensky a rappelé la présence de militaires ukrainiens envoyés à Copenhague pour aider le Danemark, après le survol de mystérieux drones dans son espace aérien.

"Ce n'est que le début, la première étape sur le chemin vers un mur antidrones efficace pour protéger toute l'Europe",
a affirmé le dirigeant ukrainien, dont le pays a développé une industrie de drones unique en Europe, après plus trois ans de guerre.

Après plusieurs incursions russes dans le ciel européen, dont une vingtaine de drones en Pologne, Bruxelles a proposé aux 27 de l'UE de mettre en oeuvre un
"mur"
antidrones.

Les drones qui violent l'espace aérien européen
"peuvent être détruits. Point final"
, a déclaré le président français Emmanuel Macron à Copenhague.

Le Premier ministre roumain Nicosur Dan, dont le pays a été lui aussi survolé par des drones russes, a averti jeudi que ses forces abattront le prochain qui violera son espace aérien.


L'idée de lancer un
"mur"
antidrones a reçu le soutien de plusieurs Etats membres, mais sans soulever l'enthousiasme de quelques autres, dont l'Allemagne. Le chancelier allemand Friedrich Merz a fait part de ses
"réserves"
, selon un responsable européen, s'interrogeant sur le coût de cette opération et sur la compétence de l'Union européenne pour la mettre en oeuvre.

"S'il vous plaît, travaillons ensemble sur des solutions coordonnées qui rendront cela possible"
, a toutefois plaidé M. Zelensky.

Pression contre la flotte fantôme


Les pays du sud de l'Europe s'inquiètent également d'être les laissés pour compte de ce projet, qui concerne en premier lieu les pays dits de la ligne de front, géographiquement proches de la Russie.


"Lorsque nous parlons du mur antidrones, nous parlons de toute l'Europe, pas seulement d'un seul pays"
, a encore assuré M. Zelensky.

Le président ukrainien a également appelé les Européens à sanctionner plus efficacement la Russie, en visant notamment ses exportations de pétrole, qui financent en partie son effort de guerre en Ukraine.


"La Russie a encore les ressources pour continuer à se battre, et ce n'est pas juste"
, a-t-il lancé. Des pétroliers, pourtant sanctionnés, sont encore utilisés par la Russie,
"ça doit s'arrêter"
, a martelé le dirigeant ukrainien.

Emmanuel Macron a sur ce point appelé jeudi les Européens à s'organiser, en
"étroite coordination"
avec l'Otan, pour
"accroître la pression"
sur la flotte de navires clandestins, qui permettent à la Russie d'exporter son pétrole en contournant les sanctions occidentales.

Kiev compte également sur un engagement financier pérenne de la part de ses alliés européens.


Pour y parvenir, la Commission européenne a proposé d'utiliser les avoirs gelés russes en Europe pour financer un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, qu'elle ne remboursera que si la Russie paie un jour des réparations de guerre, a expliqué mercredi sa présidente Ursula von der Leyen.

La plupart des pays de l'UE y sont favorables, mais la Belgique, où se trouve l'essentiel de ces avoirs gelés russes en Europe, est très réticente.


Le premier ministre belge Bart De Wever a dit jeudi attendre des garanties avant de pouvoir donner son accord. Faute de quoi,
"il faudra trouver d'autres moyens de financer l'Ukraine"
, a-t-il assuré.

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