La Cour suprême du Pakistan a décrété lundi que l'inéligibilité à vie d'un élu était inconstitutionnelle, ôtant le dernier obstacle qui empêchait encore l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif de se présenter aux élections législatives du 8 février.
M. Sharif, qui a été trois fois chef de gouvernement du Pakistan, avait été destitué de son poste de Premier ministre en 2017 par la Cour suprême pour une affaire de corruption.
Cette même Cour, en vertu d'une interprétation contestée d'un article de la Constitution, l'avait banni à vie un an plus tard de tout mandat politique pour cette affaire, qui lui avait aussi valu une condamnation à 10 ans de prison.
Son retour a été facilité par l'adoption, en juin sous le gouvernement de son frère, Shehbaz Sharif, d'une loi limitant la durée d'inéligibilité d'un parlementaire à une période maximale de cinq ans.
Nawaz Sharif, 73 ans, qui n'a jamais achevé aucun de ses mandats, a toujours nié toute malversation, dénonçant un complot de l'armée visant à favoriser la victoire électorale d'Imran Khan, qui était devenu Premier ministre en 2018.
Certains analystes politiques estiment que M. Sharif a passé pour revenir un accord avec les chefs de l'armée, et qu'il pourrait bien ramener son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), au pouvoir.
M. Khan, 71 ans, chassé du pouvoir par une motion de censure en avril 2022, estime que les poursuites à son encontre sont motivées par des considérations politiques visant à l'empêcher de se représenter et accuse à son tour l'armée d'être à l'origine de ses ennuis judiciaires.