Le ministre philippin de la Défense Gilberti Teodoro.
Le ministre philippin de la Défense Gilberti Teodoro a jugé impératif que l'armée philippine évolue rapidement, en raison des menaces qui pèsent sur une région Asie-Pacifique "libre et ouverte", vendredi à la fin des manoeuvres conjointes annuelles avec les forces américaines dans un contexte de tensions accrues avec la Chine.
"Nous allons accroître continuellement la pression"
sur les soldats philippins
"pour qu'ils évoluent aussi rapidement que possible en une force armée opérationnelle face à des menaces multiples sur des théâtres multiples"
, a assuré le ministre lors de la cérémonie de clôture des exercices.
Les exercices annuels
, auxquels ont participé depuis le 22 avril 11.000 soldats américains, 5.000 soldats philippins et 100 militaires australiens, se sont concentrés dans les parties nord et ouest de l'archipel, près de points chauds potentiels en mer de Chine méridionale et de Taïwan.
Cette zone a été le théâtre de confrontations entre des navires chinois et philippins près de récifs revendiqués par Manille en mer de Chine méridionale et d'activités navales et aériennes chinoises intensives autour de Taïwan.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une importante route commerciale. Elle ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016, et y fait patrouiller des centaines de navires des garde-côtes et de la marine.
Manille a accusé les garde-côtes chinois d'avoir tiré au canon à eau sur des vaisseaux philippins au large de récifs disputés en mer de Chine méridionale et d'avoir fait des blessés et causé des dégâts.
"Aucune tentative malveillante, ou à défaut d'un expression plus juste, perverse, de saboter notre objectif (de voir) une région indo-pacifique libre et ouverte et un ordre international fondé sur des règles n'arrêtera notre avance conjointe pour faire respecter ces normes internationalement reconnues"
, a prévenu M. Teodoro, utilisant la formule américaine pour désigner la région Asie-Pacifique.
Le commandant de la Première force expéditionnaire des Marines des Etats-Unis, Michael Cederholm, a déclaré que ces exercices, baptisés Balikatan,
en tagalog, la langue philippine, assuraient "directement la préparation au combat" des alliés. Il a ajouté:
Cela devrait aussi donner à réfléchir à tout adversaire qui ne croit pas en un Pacifique libre et ouvert (...) qui ne cherche pas des solutions pacifiques mais chercherait à utiliser la force pour imposer sa volonté à d'autres nations souveraines.
La tension entre Pékin et Manille est montée d'un cran vendredi lorsque le conseiller pour la Sécurité nationale des Philippines Eduardo Ano a appelé à l'expulsion du personnel de l'ambassade chinoise qu'il a accusé de désinformation et d'ingérence.
L'ambassade chinoise avait affirmé le 3 mai que les diplomates chinois avaient conclu un accord informel avec les forces armées philippines pour régler un différend concernant un récif disputé en mer de Chine méridionale qui sert de garnison à des militaires philippins.
Or lundi, M. Teodoro a déclaré qu'aucun accord de ce type n'avait été conclu avec les diplomates chinois. Accusant l'ambassade chinoise de
, M. Ano a déclaré que
"les responsables de ces opérations d'influence et d'ingérence malveillantes doivent être immédiatement expulsés du pays
".
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lin Jian a répliqué que Pékin exigeait que les Philippines veillent à ce que les diplomates chinois puissent faire
"normalement leur travail".
Les opérations d'approvisionnement et de ravitaillement par bateau des militaires philippins stationnés sur le récif disputé sont devenues une source de tension entre Chinois et Philippins.
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