Québec / Interdiction des lieux de prière dans les écoles: la communauté musulmane "indignée"

10:219/04/2023, dimanche
MAJ: 10/04/2023, lundi
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Crédit photo: Bénédicte MILLAUD / AFP
Crédit photo: Bénédicte MILLAUD / AFP

Plusieurs représentants de la communauté musulmane de la province canadienne francophone du Québec ont fait part de leur "indignation" après la décision du ministre provincial de l’Education portant interdiction des lieux de prière dans les établissements éducatifs publics.

C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse adressé aux médias par la "Table de concertation des organismes musulmans" (TCOM).


La TCOM regroupe en son sein plusieurs entités dont notamment le "Centre culturel islamique de Québec", "l’Association islamique de Rimouski", "l’Association culturelle islamique de l’Estrie", "l’Association des musulmanes et des musulmans du Grand Lévis", "Mac-Québec", "l’Association socioculturelle islamique Louperivoise" et "BelAgir-Québec".


Au courant de cette semaine, et à l’initiative du Parti Québécois (droite, indépendantiste), les députés de l’Assemblée nationale provinciale ont adopté à l’unanimité une motion (non-contraignante) qui indique que
"la mise en place de lieux de prière, peu importe la confession, dans les locaux d’une école publique va à l’encontre du principe de laïcité".

A la suite de cela, le ministre de l’Education du Québec, Bernard Drainville, a annoncé qu’il enverra une directive à tous les centres de services scolaires pour interdire les salles de prière dans les locaux des écoles publiques du Québec.


Les représentants de la communauté musulmane envisagent de recourir aux tribunaux pour faire valoir leurs droits à la suite de cette interdiction prise durant le mois de Ramadan.

"Nous sommes indignés que cette décision soit faite en plein mois de Ramadan, mois de bénédictions, de jeûne, de rencontres avec tous les concitoyens et de prières pour les citoyens musulmans du Québec",
lit-on dans le communiqué.

"Nous sommes choqués et surpris par les allégations concernant des jeunes qui prient dans les écoles. Il s’agit d’élèves qui sont des personnes propres dans leur mental et dévouées dans leurs études et surtout loin de la délinquance que nous connaissons"
, ajoute le communiqué.

"Nous sommes aussi indignés que le ministre s’attaque aux jeunes qui sont notre avenir à nous tous et nous lui disons que vous ne nous offrez pas la voie du dialogue, mais vous nous poussez à prendre la voie du droit que nous reconnaissent les deux chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, pour lutter contre cette décision"
, insiste le texte.

"Il aurait été sage, de la part de M. Drainville, de rencontrer les leaders musulmans du Québec afin de trouver les solutions appropriées sans perturber ni les jeunes ni les institutions du secteur de l’éducation"
, poursuit le texte.

La TCOM conclut son communiqué en exprimant sa disposition
"à travailler avec les autorités afin que les solutions soient trouvées sans faire de vague ni d’animosité".

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