Le journaliste congolais Stanis Bujakera. Crédit photo: X
Le procès du journaliste congolais Stanis Bujakera, poursuivi pour un article mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre d'un opposant, s'est brièvement ouvert vendredi à Kinshasa, avant d'être renvoyé d'une semaine, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les avocats de la défense ont demandé ce délai pour
, a expliqué à la presse l'un d'eux, Me Charles Mushizi. En parallèle, ils ont une nouvelle fois réclamé la libération du correspondant de Jeune Afrique, demande sur laquelle la justice est censée se prononcer dans les 48 heures, a-t-il ajouté.
Le procès a lieu devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, qui siège en audience
et publique dans l'enceinte de la prison de Makala, le plus grand centre de détention de la capitale de la République démocratique du Congo, où est détenu le journaliste, aux arrêts depuis le 8 septembre.
Vêtu de la tenue jaune et bleu des prisonniers, le prévenu était entouré vendredi de quatre avocats, tous debout face au tribunal, en plein air, dans un espace ceinturé de tôles de chantier.
L'essentiel des débats a été consacré à sa demande de remise en liberté, y compris, selon les avocats, pour des raisons
, au vu des conditions déplorables de détention à Makala, prison vétuste et surpeuplée.
Le ministère public, invoquant un risque de fuite, s'est opposé à cette demande et a par ailleurs estimé que le tribunal n'avait pas à juger un journaliste, mais
.
Pour Me Mushizi, c'est une
car, assure la défense, aucune des accusations portées contre le journaliste n'est étayée.
Stanis Bujakera, 33 ans, également directeur adjoint de publication du site congolais d'information Actualité.cd et correspondant de l'agence Reuters, est accusé notamment de
"faux en écriture, falsification des sceaux de l'État"
,
"propagation de faux bruits"
et
"transmission de messages erronés et contraires à la loi".
L'affaire concerne un article publié fin août par Jeune Afrique, non signé du journaliste, qui se basait sur un document présenté comme une note des services de renseignements civils mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat mi-juillet de l'ancien ministre et opposant Chérubin Okende.
Des chancelleries occidentales, des personnalités congolaises et étrangères, des organisations de défense de la liberté de la presse et des droits humains ont multiplié protestations et demandes de libération de Stanis Bujakera.
La détention de ce journaliste intervient dans un contexte politique tendu, à un peu plus de deux mois de la présidentielle prévue le 20 décembre, à laquelle le chef de l'État Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat.
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