Stanis Bujakera, le journaliste emprisonné. Crédit photo: Stanis Bujakera Tshiamala/Facebook
La justice congolaise a rejeté lundi une nouvelle demande de libération provisoire du journaliste Stanis Bujakera, a indiqué sa défense, qui a maintenant l'intention de demander la "fixation de l'affaire" pour l'ouverture du procès.
M. Bujakera, directeur adjoint de la publication du site congolais d'information Actualité.cd, correspondant à Kinshasa du magazine Jeune Afrique et de l'agence Reuters, a été arrêté le 8 septembre.
L'affaire concerne un article publié par Jeune Afrique mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat mi-juillet de l'ancien ministre et opposant Chérubin Okende.
Le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe
"a confirmé la détention de notre client"
, a déclaré lundi l'avocat de M. Bujakera, Me Charles Mushizi. Nous allons
"faire une demande pour la fixation de l'affaire"
afin que le dossier
"soit plaidé au fond, donc pour l'ouverture du procès"
, a-t-il ajouté.
Me Mushizi estime que ce dossier
.
"On ne va plus rester sur la forme, il faut aborder le fond"
, a-t-il dit,
"le ministère public est en train de nous narguer. Il y a de l'arbitraire"
.
Stanis Bujakera est accusé de
"faux en écriture, falsification des sceaux de l’État"
,
"propagation de faux bruits"
et
"transmission de messages erronés et contraires à la loi"
, a détaillé l'avocat.
L'article incriminé, diffusé fin août et qui n'était pas signé de M. Bujakera, se basait sur une note confidentielle présentée comme émanant des services de renseignements civils (ANR), note dont les autorités congolaises ont ensuite assuré qu'il s'agissait d'un faux.
Détenu plusieurs jours en garde à vue puis au parquet après son arrestation, le journaliste est emprisonné depuis le 14 septembre à Makala, la grande prison de la capitale de la RDC.
Une première demande de libération provisoire avait été rejetée le 15 septembre.
Des chancelleries occidentales, des personnalités congolaises et étrangères, des organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l'homme ont multiplié protestations et demandes de libération de Stanis Bujakera.
La détention de ce journaliste intervient dans un contexte politique tendu, à trois mois de la présidentielle prévue le 20 décembre, à laquelle le chef de l’État Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat.
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