Trois personnes sont mortes dans le sud de la Mauritanie après avoir été arrêtées à la suite d'émeutes, a indiqué mardi le gouvernement, dans un contexte de contestation après la victoire annoncée du président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à l'élection présidentielle.
Appel au dialogue
Le communiqué ne mentionne aucun caractère politique à l'agitation. Mais celle-ci est survenue dans un contexte de contestation après l'annonce, lundi, des résultats finaux provisoires donnant à M. Ghazouani une large victoire dès le premier tour à l'élection présidentielle de samedi.
Espace de stabilité
Le calme a régné mardi à Nouakchott, où les commerces ont ouvert et la population a vaqué à ses occupations.
Mais l'internet mobile est coupé depuis la nuit de lundi à mardi dans la capitale.
Les restrictions d'accès à internet sont devenues courantes à travers le monde de la part de gouvernements confrontés à des protestations.
Les lendemains du scrutin de 2019, qui avait également vu la victoire de M. Ghazouani dès le premier tour, avaient été marqués par des heurts, l'interpellation d'opposants et de ressortissants de pays voisins accusés d'avoir participé à des manifestations, ainsi que par une coupure d'internet pendant une dizaine de jours.
S'ils sont confirmés, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, militaire de carrière de 67 ans élu une première fois en 2019, dirigera cinq ans de plus ce vaste pays désertique à la charnière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, espace de stabilité dans un Sahel troublé par le terrorisme et les coups d'État, et futur producteur de gaz.
Ce pays de 4,9 millions d'habitants n'a plus connu d'attaque terroriste sur son sol depuis 2011, alors qu'elles abondent au Mali voisin et ailleurs au Sahel.
Aucun incident majeur n'a été signalé au cours de l'élection présidentielle.
La Mauritanie a connu une succession de coups d'État de 1978 à 2008, avant que l'élection de 2019 ne marque la première transition entre deux présidents élus.