
Le vice-ministre palestinien des Affaires étrangères, Ahmed al-Dik, a dénoncé l’annulation par les États-Unis des visas accordés à la délégation palestinienne prévue pour participer aux travaux de la 80e Assemblée générale de l’ONU à New York. Il a jugé cette décision en totale contradiction avec la politique du président Donald Trump, qui affirme vouloir “mettre fin aux guerres et instaurer la paix”.
Dans une déclaration à l’agence Anadolu, al-Dik a qualifié cette mesure d’“extrêmement dangereuse et injustifiée”, estimant qu’elle risquait d’avoir de graves conséquences politiques. Il a exhorté l’administration américaine à revenir sur sa décision, avertissant qu’elle ne faisait que “jeter de l’huile sur le feu” et compromettait les efforts de paix.
Recherche de soutien international
Le diplomate a souligné que l’annulation des visas portait atteinte non seulement au droit de représentation de la Palestine, mais aussi à celui de tous les États membres de l’ONU. Il a indiqué que l’Autorité palestinienne avait saisi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et entamé des démarches auprès de ses alliés européens et arabes pour obtenir un soutien international.
Rejet du projet d’"émirat d’Hébron"
Al-Dik a également mis en garde contre le projet israélien visant à séparer Hébron de la Cisjordanie afin d’y créer un “émirat” autonome. Il a affirmé que la Palestine était indivisible et que son autorité s’étendait sur l’ensemble de la Palestine occupée et de Gaza, y compris Hébron. Selon lui, un tel projet provoquerait une forte colère palestinienne et démontrerait, notamment aux yeux des alliés occidentaux d’Israël, que Tel-Aviv est devenu “un État voyou isolé”.
D’après un reportage de la chaîne Canal 24 daté du 29 août, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aurait évoqué l’idée de remplacer l’Autorité palestinienne à Hébron par des tribus locales, créant ainsi une entité distincte qui reconnaîtrait Israël comme “État juif” et adhérerait aux accords d’Abraham.
“Annexion progressive” en Palestine occupée et à Jérusalem-Est
Le responsable palestinien a par ailleurs dénoncé la fragmentation de la Palestine occupée, l’isolement de Jérusalem-Est et l’escalade des violences des colons, qu’il a qualifiés d’“annexion progressive”. Il a appelé la communauté internationale à appliquer le chapitre VII de la Charte de l’ONU pour mettre fin à la politique d’expansion israélienne, rappelant que plus de 60 % de la Cisjordanie se trouvait déjà sous contrôle direct de l’armée israélienne.
La presse israélienne rapporte par ailleurs que le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar aurait informé son homologue américain Marco Rubio que le gouvernement israélien préparait une annexion officielle de la Cisjordanie dans les prochains mois.
Décision américaine sur les visas
Dans un communiqué publié le 29 août, le département d’État américain a confirmé l’annulation des visas des responsables palestiniens devant participer à l’Assemblée générale. Selon ce texte, le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio a invoqué la législation américaine pour refuser l’entrée aux membres de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne.
Quelques jours plus tôt, le 16 août, Washington avait déjà annoncé la suspension de la délivrance de visas de visiteur pour l’ensemble de la population de Gaza.