Vive colère sur des campus américains après des arrestations de manifestants pro-palestiniens

La rédaction
12:0924/04/2024, mercredi
AFP
Des manifestants pro-palestiniens agitent des drapeaux devant l'entrée de l'université de Columbia, à New York, le 22 avril 2024.
Crédit Photo : CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Des manifestants pro-palestiniens agitent des drapeaux devant l'entrée de l'université de Columbia, à New York, le 22 avril 2024.

La colère est restée vive mardi chez de nombreux étudiants américains après que des appels de dirigeants d'universités à la police ont mené à des arrestations massives de manifestants pro-palestiniens, dernier épisode de la tourmente provoquée par les attaques dévastatrices d'Israël à Gaza sur des campus du pays.

Dans la nuit de lundi à mardi, 120 personnes ont été interpellées devant des locaux de la prestigieuse Université de New York (NYU), selon un bilan revu à la baisse de la police.


Ces personnes ont été relâchées, a affirmé à l'AFP un porte-parole de la NYPD, la police new-yorkaise. 

Mais le vif débat, et l'ire des étudiants, sont loin de retomber.


L'administration de mon université, mes élus au Congrès et même le président se comportent comme s'ils étaient des porte-parole de la communauté juive, assimilant l'antisionisme à l'antisémitisme.

"Ils nous réduisent au silence, nous suspendent",
a dénoncé devant la presse, keffiyeh sur les épaules, Sarah Borus, une étudiante juive pro-palestinienne du Barnard College de l'Université de Columbia.

La semaine dernière, une centaine d'étudiants de Columbia, réclamant la fin de la guerre qui ravage Gaza et que leur établissement boycotte toute activité en lien avec Israël, ont été interpellés.



À Yale, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans ces circonstances similaires.


Mardi après-midi, à l'extérieur du campus de Columbia, une centaine de manifestants marchaient pacifiquement en cercle, avec des pancartes appelant à
"cesser toute aide américaine à Israël".

"Secouée"


De nombreuses universités américaines se sont retrouvées au cœur de l'actualité avec la guerre à Gaza.


Ces derniers jours, plusieurs campus se sont embrasés.


C'est de Columbia qu'est partie la dernière vague de protestation. Puis la présidente de l'établissement a appelé les forces de l'ordre à intervenir.

C'est aussi ce qui s'est passé à NYU, selon une lettre de l'université publiée par la police et appelant les agents à
"évacuer les manifestants".

Pour justifier son recours aux forces de l'ordre, l'université a affirmé avoir constaté des comportements
"hostiles et perturbant l'ordre public".

"Nous avons aussi appris qu'il y avait des slogans intimidants (...)",
selon un porte-parole.

Une association de professeurs de NYU a vivement dénoncé la décision
"injustifiée"
de l'université d'appeler la police à la rescousse, affirmant en outre que
"personne sur la place n'avait été, à aucun moment, violent ou antisémite".

Marianne Hirsch, enseignante à Columbia et elle-même de confession juive, a dit à la presse être
"extrêmement préoccupée par l'antisémitisme, et ce depuis toujours".

Mais
"je suis extrêmement secouée en ce moment par le fait de voir comment l'antisémitisme est instrumentalisé, et utilisé à mauvais escient (...), pour mettre fin à la liberté académique, au libre débat, à la pensée critique"
, a-t-elle affirmé.

À lire également:






#États-Unis
#Manifestation
#Palestine
#Gaza
#Génocide
#Israël
#Liberté d'expression
#Universités
#Étudiants
#Antisionisme
#Antisémitisme